Quelques jours à Pékin

Après les plaines désertiques de Mongolie, nous voici au cœur d’une mégalopole digne de ce nom : Pékin (20 millions d'habitants) ; ville qui marque le terminus de notre trajet en train, après déjà 23 jours sur la route.

Pékin c’est aussi une ville synonyme de beaucoup de sites culturelles qu’on connaît déjà tous de nom sans les avoir forcément vus : la place Tien’anmen, la Cité Interdite, le Palais d’Eté et surtout la Muraille de Chine à portée de main ! Inutile de dire que même si on est plus nature que musée, on s’est quand même précipité pour aller visiter tous ces lieux mythiques.

Pour des raisons de timing et de météo pour la suite de notre voyage, nous avons décidé de ne visiter que Pékin en Chine. Mais nous avons quand même eu l'impression d'appréhender un peu la culture chinoise, notamment grâce au couchsurfing (pour ceux qui ne connaissent pas, voir la page wikipedia) qui nous a permis de rencontrer Tian et sa copine, deux chinoises dont une née à Pékin. De toute manière, connaître bien un pays qui comporte 1,3 milliards d'habitant (soit presque 3 fois l'Europe), ça prend plus qu'un an !

Un point nous a cependant particulièrement alerté : la censure sur le web. La liberté du web est en effet très restreinte et des mesures récentes ont de plus complexifié les astuces de contournement utilisées jusque là (VPN etc.). Le gouvernement ne restreint non pas le temps passé sur internet, mais les sites consultés. Une sorte de protectionnisme en faite, car bloquer Google, permet à son concurrent chinois Baidu d'être le moteur de recherche n°1 en Chine. En tout, ce sont plus de 3 000 sites web qui sont bloqués dont en premier Google et toutes les applications liés (incluant notre blog donc !!!). A noter aussi comme sites bloqués : Amazon (ce qui laisse la place nette pour Alibaba la, marketplace chinoise).
Voici le lien wikipedia pour plus de détail

La Place Tien’anmem

Quatrième plus grande place du monde, j’ai (Bénédicte) personnellement trouvé ça moins impressionnant que dans mon imaginaire car en faite il y a 4 grands bâtiments sur toute la longueur de la place qui entravent la vue. Du coup, j’ai trouvé qu’on avait moins l’impression d’être sur une place que sur la place Rouge par exemple. Mais c’est quand même à voir et d’autant plus vu les barrages de police qu’il y a ! Impossible d’aller sur la place sans passer par un des postes de contrôle avec détecteur d’objet métalliques (comme à l’aéroport !). Il y a donc des barrières tout autour de la place et c’est un vrai labyrinthe pour y entrer (car faut trouver l’entrée !). Un jour on a même fait au moins 20 min de queue pour franchir ces postes de police et aller sur la place. Quand suite aux derniers attentats de 2003, ayant fait 5 morts et 40 blessés, le maire de Pékin a renforcé la sécurité sur la place, il n’y a pas été de main morte !

Le Palais d’Eté

C’est sûr que visiter le célèbre Palais d’Eté en plein hiver peut faire sourire (telle a été la réaction des chinoises qui nous ont hébergé deux jours en couchsourfing !). Mais nous on a quand même trouvé ça canon car vraiment gigantesque (superficie : 2,9 km² !) Après inutile de dire qu’en se baladant dans le parc on s’est dit quand même que l’été ça devait être super fleurie et beau ! mais bon, cet été on sera à Tahiti, on ne peut pas être partout ! et puis l’été on n’aurait pas pu, comme nous l'avons fait, marcher sur le lac gelé (lac artificiel qui constitue les 3/4 de la superficie du palais d’été !)

La Grande Muraille de Chine

Si visiter le Palais d’Eté l’hiver, ce n’est pas le must, visiter par contre la muraille de Chine l’hiver c’est top ! Car il n’y a quasiment personne ! On est seul sur la muraille et on n’a ni trop chaud ni trop froid : ça grimpe tellement que si j’avais froid en bas, je n’ai jamais eu froid là-haut ! Sinon, inutile de dire que c’est WAOUH ! je m’étais déjà imaginé sur la muraille mais je n’avais pas réalisé que c’était si haut ! Car c’est en effet une muraille construite sur la cime de montagnes culminant à plus de 1 000 mètres de hauteur. En tout il y aurait plus de 6 260 km de muraille de long (et 2 233 km de barrières naturelles). Mais les infos à ce sujet sont multiples, d’autres sources déclarent quand prenant en compte les parties détruites, la Grande Muraille aurait été longue de plus de 21 000 km. Par contre, contrairement aux idées reçues, elle n’est pas visible de la lune…. Elle serait au mieux visible à l’œil nu de l’espace dans de très bonne condition (inclinaison de la terre etc.). Pour notre part, on a décidé de ne pas aller à l’endroit le plus proche de Pékin (Badaling, coin très touristique) mais de s’éloigner un peu et d’aller à Jinshanling (à 120 km de Pékin).

En tout cas, c’est vraiment impressionnant de crapahuter sur un tel édifice : le plus grand construit par l’Homme à la fois en surface, masse et longueur.

Infos pratiques pour se rendre à Jinshanling
De nombreuses auberges de jeunesse proposent des excursions à la journée, mais c’est plus que 8 fois plus cher que d’y aller par soi-même - compter dans ce cas entre 280 et 320 CNY par personne, soit autour de 42€ par personne hors entrée de la grande muraille (qui est à 55 CNY par personne en basse saison, soit un peu moins de 8€ par personne). Certes, pour le prix vous avez un guide, mais nous on a téléchargé la page wikipédia et pris un bus public pour 9€ per personne (aller/retour).

Plusieurs bus apparemment y vont. Nous on a pris le bus en direction de Luanping mais qui s’arrête en chemin à une station service proche de l’entrée de la muraille de Chine (c’est le seul arrêt avant Luanping, donc impossible de se tromper). L’arrêt de ce bus se trouve juste à côté de la station de métro Wangjing (station qui est au croisement des lignes de métro 13 et 15). A Wangjing, il faut prendre la sortie C (ou D) du métro et à quelques mètres en sortant de la station, vous trouverez le départ du bus (il y a marqué en gros Muraille de Chine sur un écriteau). Apparemment, en haute saison, il y a un bus touristique qui part du même endroit et qui emmène au pied de la muraille). Car nous notre bus local, nous a emmené (en 1h30) à une station service qui se trouvait à 7km de l’entrée de la muraille (il y a une entrée plus proche, mais elle était fermé). Des taxis peuvent vous emmener en bas de la muraille (mais faut savoir négocier si on ne veut pas se faire avoir), nous on a donc décidé de marcher (compter une bonne heure à l’aller et une bonne heure pour le retour – NB : c’est très facile de trouver le chemin). Le ticket de bus nous a coûté 32 CNY par personne (soit 4,5€ !) par trajet (soit 9€ aller/retour par personne). Il y a un bus par heure. A l’aller on a pris le bus de 7h30 et au retour celui de 15h (le dernier est apparemment à 16h, vaut mieux pas le louper car vous êtes quand même à 120 km de Pékin !).

Les hutong

Quartiers populaires de Chine et vrais labyrinthes de petites maisons souvent assez vétustes, on a pris plaisir à s’y perdre, car c’est là qu’on trouve des lieux typiques, des mini-boutiques, des mini-restaurants et qu’on a trouvé des pâtisseries chinoises typiques de Pékin ! Et il y a carrément le choix : les desserts ne sont carrément pas bannis en Chine ! Elles se rapprochent dans un certain sens aux pâtisseries orientales car il y a plein de miel, de fruits confits, de cacahuètes, de sucre et de gras ! Mais c’est super bon ! A la nuit tombée, dans certaines ruelles, c’est l’effervescence. Tout le monde est de sorti et grignote à droite et à gauche. Dépaysement garanti !

La Cité Interdite

Si elle a été longtemps interdite au peuple (d’où son nom), le peuple a bien repris le dessus, car c’est l’endroit le plus bondé que j’ai visité jusqu’à présent (et pourtant ce n’est pas la haute saison à Pékin !). Mais on ne pouvait pas passer à côté de ce lieu mythique, qui a accueilli pendant plus de 500 ans tous les empereurs chinois. On n’a pas visité les 8 704 pièces du palais (elles n’étaient pas toutes ouvertes au public !), mais on a au moins pu essayer de se perdre dans le dédale des couloirs ouverts encerclés de murs de facile 5 mètres de haut.

NB : une des chinoises qui a nous hébergé en couchsurfing nous a conseillé plutôt que de visiter la Cité Interdite, de visiter la Maison du Prince Kung (qui est en faite un palais), et c’est un très bon conseil, car les jardins ont l’air plus grand et il y a beaucoup moins de monde. On n’a pas eu le temps de le visiter mais on est passé devant et ça avait l’air vraiment bien.

Les parcs pékinois et surtout les sportifs du matin !

On a persisté dans la visite de parcs l’hiver (on préfère les branches sans feuilles aux fleurs !), surtout en faite pour voir les nombreuses activités qu’y pratiquent les chinois : yoga ; danse ; jeux de cartes ; ping pong et autres jeux typiques chinois dont on ne connaît pas le nom. On a été assez admiratif et rêveur face à tous ces gens qui se retrouvent au parc pour faire du sport, discuter, jouer etc. ça donne envie de faire la même chose en France !

Des temples à n’en plus finir

On ne les a pas tous visités, car faut payer à chaque fois, et ça nous semblait redondant. Mais on a visité le plus gros temple tibétain de Pékin : le Temple des Lamas. Dans ce dernier, on y a vu des successions de pièces avec des Bouddhas de plus en plus gros (le dernier mesurant 18 mètres de haut => sa tête touchait quasiment le plafond). En tout cas, ce qui nous a frappé, c’est que les temples sont loin d’être majoritairement visités par des touristes armés de leur appareil photos, mais principalement par des bouddhistes pratiquant. On s’est donc senti un peu de trop, un peu voyeuriste…

Nos coups de cœur culinaires :

- Les Pingtang hulu (spécialité de Pékin) : des brochettes de fruits enrobées d’un glaçage caramélisé sur le modèle des pommes d’amour. Les plus typiques sont les brochettes de cenelles (petites pommes chinoises), mais on a aussi testé les variantes en multi-fruit !

- Le yaourt Pékinois : petit yaourt nature qui ressemble un peu à de la faisselle, qui se boit à la paille et qui se trouve quasiment à tous les coins de rue !

- Les pâtisseries chinoises : ils n’en font pas dans les restaurants chinois à Paris, mais c’est pourtant bien meilleur que les boules cocos (que je n’ai d’ailleurs jamais trouvé à Pékin !)

NB : désolé, on n'a pas de photos pour vous les montrer car on a été tellement concentré pour les choisir qu'on a complètement zappé de prendre une photo !!

- Le lotus ! Car oui ça se mange et c’est aussi beau dans l’assiette que bon ! Ce n’est pas la fleur qu’on a mangé nous ni les graines, mais le rhizome (ie la tige souterraine de la plainte : la racine quoi !). C’est nos couchsurfeuses chinoises qui nous ont fait découvrir ce légume lors de notre dîner échange de recette (on a tenté de notre côté de faire un bœuf bourguignon : les photos parlent d’elles-mêmes => leurs plats étaient plus appétissants !) : )

Cf page recette si vous voulez tenter de refaire chez vous les méli-mélo de légumes qu’elles nous avaient préparés !

NB : concrètement le lotus c'est le légume en rondelle ci-dessous qui a des petits trous tout autour.