De Moorea nous nous sommes envolés pour Raiatea, une île un peu plus grande et urbanisée que Moorea. A l'aéroport, Erwan nous attendait, un couchsurfeur breton qui allait lui aussi nous surprendre par sa gentillesse et son hospitalité. Il nous a hébergés deux jours chez lui en compagnie d'un autre voyageur et on a vraiment eu l'impression de passer deux jours chez un ami. Nous étions d'autant plus comme des coqs en pâte que sa maison donnait directement sur la mer ! Il est professeur et pour 4 ans en Polynésie (la durée maximale autorisée). Son rythme de vie nous a en tout cas fait bien rêver ! Le weekend il part à Bora Bora, le soir il surf ou part en balade sur son bateau et dans son jardin c'est noix de coco et mangues à gogo !
Pendant deux jours, nous avons ainsi repris une vie sociale. Nous avons trinqué à l'apéro. Pris le petit-déjeuner en terrasse comme à la maison. Été invités à une soirée galettes & cidre en compagnie de ses amis. Et nous sommes allés à la fête du village. Tous les étés dans les îles, il y a des sortes de petites fêtes foraines. Bingo, roulettes et jeux de hasard sont de la partie. Mais le meilleur restait les présentateurs qui parlaient un mot sur deux en polynésien : un vrai charabia !
Notre séjour chez l'habitant a été d'autant plus agréable que nous avons pu ainsi facilement savoir les endroits à visiter. Et l'hospitalité d'Erwan a été d'autant plus bluffante, qu'il nous a même prêté une voiture. C'était une vieille voiture qui avait besoin de rouler, mais quand même on a été plus que surpris par la confiance qu'il nous accordait. J'avoue que son attitude m'a bien fait réfléchir, car moi à Paris, je ne laissais même pas les clefs à ceux qu'on hébergeait en couchsurfing... En tout cas, grâce à lui nous avons pu très facilement sillonner l'île et aller notamment visiter un des rares Marae encore assez bien conservé. Les Marae étaient, avant la colonisation, des lieux sacrés réservés aux activités cérémonielles, sociales et religieuses des anciens Polynésiens. A l'époque, ils formaient des monuments de taille impressionnante qui ont d'ailleurs suscité l'intérêt des observateurs européens à la fin du 18ème siècle. Cependant de nos jours, il n'en reste que des ruines qui ne sont pas toujours restaurées. Les polynésiens sont aujourd'hui majoritairement catholiques ou protestants (d'ailleurs très pratiquants), et ont complètement tourné le dos à cette partie de leur histoire.
Nous avons aussi grimpé au sommet du mont Tapioi et de là, après une petite demi-heure de montée dans la forêt - au pas de course pour reprendre l'entrainement : ) - on a eu une vue plus qu'imprenable sur le lagon et les alentours. On voyait distinctement non seulement tous les dégradés de bleu du lagon mais aussi les îles d'à côté, et notamment la mythique île de Bora Bora (qui entre parenthèse est apparemment à éviter, sauf si on aime les hôtels de luxe et les touristes).
A Raiatea, nous avons donc découvert la vie d'un "métro" en Polynésien (ie des métropolitains/français vivant en Polynésie), et j'avoue que le temps d'un songe, ça m'a fait bien rêver. Dommage que ces îles de rêve soient si loin de Paris !
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