Après 11h de bus depuis Punta Arena (Chili), dont une bonne demi-heure de bateau escortés par des dauphins (!), nous voici enfin au bout du monde, dans la mythique ville d'Ushuaïa !
Contre toute attente, nous arrivons dans une ville assez importante, bien loin du petit port de pêche que je m'imaginais. Notre première image d'Ushuaïa a d'ailleurs été la zone industrielle qui entoure la ville. Ce sont des rangées de conteneurs et de cargos, et non des pingouins et des icebergs, qui nous ont accueillis.
Le sud de la Patagonie est en effet une zone franche, au Chili comme en Argentine. De nombreuses entreprises et industries s'y sont donc installées, et avec eux des milliers de travailleurs. C'est simple, en 40 ans, la ville d'Ushuaïa est passée de 6 000 à 70 000 habitants (et c'était bien l'objectif du gouvernement).
On a aussi découvert que si Ushuaïa se fait appeler la ville du bout du monde, c'est parce qu'elle joue un peu sur les mots. Ushuaïa est en effet bien la ville la plus au sud, car une ville sous-entend plus de 20 000 habitants. Mais ce n'est pas l'agglomération la plus au sud. C'est le petit village de Puerto Williams qui compte autour de 3000 habitants. Ce village est de l'autre côté du canal de Beagle, à 100 km en bateau d'Ushuaïa et c'est un village chilien ! L'île Navarino appartient en effet au Chili. Du coup, d'Ushuaïa quand on regarde au sud au-delà du canal de Beagle, c'est le Chili qu'on voit. La géographie des frontières est décidément bien difficile à comprendre dans le coin !
Vous l'aurez compris on a donc été un petit chouia déçu par Ushuaïa, qui aujourd'hui est principalement une ville industrielle et touristique. Et on a été d'autant plus déçu que la moindre excursion y est horriblement cher (compter minimum 750 pesos, soit 50€, pour une balade en bateau de 2h). Et si vous voulez aller voir des pingouins ou des icebergs, faut encore plus rallonger la sauce (grand minimum 100€ par pers.). On s'y est donc senti un peu comme des pigeons pris au piège.
Malgré tout ça, on y a passé quand même quatre très belles journées. Même si on savait qu'on n'était pas tout-à-fait dans l'agglomération la plus au sud, on s'est laissé séduire par le concept d'être au bout du monde.
La région est également très belle. Nous sommes allés admirer la vue sur les montagnes et le canal de Beagle du sommet du mont Cerro del Medio (balade gratuite !!! et c'est une des seules aux alentours). Même s'il faisait étonnamment doux dans la ville, dès qu'on monte un peu dans les hauteurs, un sacré vent froid se lève et on est rapidement les pieds dans la neige (on est monté quasi à 1000 mètres aussi !). Cette balade est très facile à faire depuis le centre ville directement (4 à 5h aller-retour).
Nous sommes aussi allés vadrouiller dans le coin de la Playa Larga. Mais la balade pour y accéder n'est pas du tout agréable. On doit marcher le long d'un grand axe routier, dans le vacarme incessant des voitures et camions qui vous dépassent (mieux vaut prendre un bus public).
Et pour finir, nous sommes allés marcher dans le parc national de la Terre de Feu. Là, à nouveau, on a été confronté à l'arnaque générale visant à faire casquer les touristes. Car non seulement il faut payer pour aller marcher dans le parc (170 pesos par pers., soit 11€), mais surtout, il faut payer un bus hors de prix pour y aller (300 pesos par pers., soit 20€, pour faire 12 km aller-retour...). Quand on se rappelle, qu'on a payé juste un petit plus du double (47€) pour faire 620 km entre Punta Arena et Ushuaïa, on se dit qu'ils nous prennent vraiment, mais vraiment, pour des pigeons. Grâce au conseil de la proprio de notre hôtel, on a pu y aller pour un peu moins cher en taxi. Nous étions 3, ça devenait donc rentable (600 pesos pour l'aller-retour, soit 40€ le taxi).
Je ne sais pas si c'est à cause du prix, ou du fait, qu'on avait déjà vu beaucoup de jolis parcs, mais on n'a pas été plus que ça conquis par le parc de la Terre de Feu. On s'attendait à y voir des paysages particuliers, mais on a trouvé ça très ressemblant à la Patagonie chilienne. Peut-être qu'il aurait fallu y passer deux jours pour mieux le découvrir (il est possible d'y camper, gratuitement pour le coup). Mais ayant revendu tout notre matériel de camping à Puerto Natales (à 70% du prix qu'on l'avait acheté au Pérou), on était coincé. J'en profite pour glisser une petite astuce voyageurs. Au Chili, et encore plus en Argentine, le matériel de camping est très cher car les taxes sont très élevées sur les produits d'importation. Il vaut donc mieux arriver sur place avec son matériel (acheté en France ou au Pérou ou en Bolivie). Et il est intéressant de le vendre sur place, car du fait de l'offre et la demande, dans les zones de trekking comme Puerto Natales, où la moindre tente basique se loue au prix fort, il est très facile de revendre son matériel pour un bon prix. Nous on a fait le tour des agences de location, et en peu de temps, on a tout revendu.
En tout cas, une chose nous a indéniablement séduits à Ushuaïa, c'est notre hôtel ! Nous avons eu la chance de trouver par hasard un hôtel de rêve pour le prix d'un dortoir en centre-ville. Certes, il était dans les hauteurs et c'était donc un petit peu sportif de rentrer le soir, mais une fois là-haut, la vue sur tout Ushuaïa que nous avions depuis notre chambre (cf. photos ci-dessous) en valait vraiment la peine. Et il n'y avait pas que la vue qui en valait le coup. Notre chambre, la salle commune, le petit-déjeuner, et la gentillesse des proprios, nous ont bluffés. Bref, gros gros coup de cœur pour cet hôtel (Mirador del Beagle), qui restera dans nos best du voyage.
Informations pratiques :
- Bus Punta Arena => Ushuaïa : 35 000 pesos chiliens (soit 47€) avec la compagnie Bus Sur. Départ un mercredi à 8h30. Plusieurs compagnies font ce trajet à des tarifs relativement similaires. Seuls les jours de départ varient.
- Hôtel Mirador del Beagle - 843 Isla Redonda - 233 pesos par pers. pour une chambre de 3 personnes avec salle de bain privée et petit-déjeuner, soit 16€ avec un taux à 15. NB : on a eu un prix légèrement remisé car nous sommes restés 4 nuits. Il est possible de réserver via booking.
- Parc National Tierra del FuegoLe taxi nous a déposés au parking Arias Port. On a suivi les sentiers du Castor, longé la laguna Negra, Verde, puis la Bahia Lapataia jusqu'à la baie Ensenada Zaratiegui où il y a le bureau de poste du bout du monde. Puis marché 3km de plus jusqu'à l'entrée du parc où nous attendait notre taxi. Durée 6h30
Un de vos derniers posts de globe-trotter...
RépondreSupprimerDe Paris, je vous assure qu'Ushuaia, ça fait rêver ;-)