26 février 2015

Au croisement des frontières Thaï, Birmanes & Laosiennes

Après une dizaine de jours passés dans les environs de Chiang Mai (dont 7 dans la ferme de Wat), nous continuons notre remontée vers le Nord en direction du Laos (notre prochaine étape). Mais avant de traverser la frontière nous sommes restés quelques jours autour de Chiang Rai, appelée la petite sœur de Chiang Mai, car c'est de même une ville étape vers des randonnées aux alentours, mais c'est une ville beaucoup plus petite et un peu moins touristique pour le coup ! Depuis Chiang Mai, nous sommes allés à Chiang Rai par bus (3h de bus - 280 THB à deux) et nous avons déjà pu apercevoir que les paysages semblaient de plus en plus beaux au fur et à mesure qu'on remontait vers le Nord.

Nous avons posé nos valises "Chez Nous", un hôtel de 4 chambres tenu par un couple franco-thaï. C'est une bonne adresse (que nous avons eu sur un autre blog), car c'est convivial, avec une déco sympas, dans notre budget (300 THB à deux par nuit, soit 8,5€) et en plein centre (à 5 minutes à pied de la station de bus, du night bazar et du Saturday Night Market). 

Après discussion avec le français du couple qui tient l'hôtel sur les choses à voir dans les environs, nous décidons de louer un scooter pour 48h (une journée pleine et deux demi-journées, car nous sommes arrivés en début d'après-midi à Chiang Rai).

Sur les deux demi-journées nous décidons d'aller visiter :
        -  au Sud de Chiang Rai le fameux White Temple - aussi appelé Wat Rong Khun - (et ça vaut le coup). C'est un temple qui scintille au soleil tellement il est blanc (sa blancheur symbolise la pureté du bouddhisme) mais surtout grâce à la multitude de petits éclats de miroirs incrustés dans les murs (ces miroirs ont été incrustés pour suggérer la réflexion de l'illumination). Ce temple a été construit par un artiste Thaï de renom originaire de Chiang Rai dans le but d'honorer le roi actuel de Thaïlande (Rama IX) - dont on a pu d'ailleurs apercevoir le portrait un peu partout en Thaïlande (dans les rues, près des temples, dans les stations de bus etc). Ce temple (assez étrange côté décoration : têtes de mort, mains éparpillées !) n'est en faite pas terminé, car nous n'avons vu que deux bâtiments or il doit au finale être composé de 9 bâtiments qui constitueront la vision du paradis bouddhiste sur terre telle qu'imaginée par l'artiste.

  

 

      - la chute d'eau de Khun Korn, qui est à 30 minutes en scooter du White Temple. Cette chute d'eau (gratuite pour le coup) vaut le coup aussi ! Pour y accéder, il faut marcher une petite demi-heure dans la forêt avec sur les bas côtés des bambous énormes et bananiers. Plutôt sympas et rafraîchissant !
 

Sur notre journée pleine nous sommes remontés tout au Nord, au bord des frontières avec le Laos et le Myanmar (ex-Birmanie depuis que la junte militaire de 1989 a rebaptisé le pays - cf cet article si comme moi vous vous y perdez entre Birmanie et Myanmar).


Notre première étape a été la ville de Doi Mae Salong, réputée pour ses plantations de thé et les villages tribaux autour. Déjà rien que la route nous y menant nous fait pressentir que cette journée va être magnifique ! Nous traversons rizières et champs de thé sur des petites routes de montagne en plutôt bonne état (on nous avait alerté sur le fait que la route était mauvaise et difficile, mais on a connu pire dans les environs de Chiang Mai).

  

 

Après avoir gravi les 719 marches pour accéder au temple de la ville de Doi Mae Salong (et admirer la vue !), nous sommes remontés en scooter en direction de la ville de Mae Sai. L'objectif n'était pas ici vraiment d'aller à Mae Sai (car la ville en elle-même n'a pas vraiment d'intérêt), mais simplement d'emprunter la route y allant, car elle est à sur une crête et longe la frontière avec le Myanmar. Et cette route était vraiment incroyable. Nous étions seuls, sur une petite route au sommet des montagnes, voyant sur notre gauche le Myanmar et ses vallées et sur notre droite la Thaïlande et ses montagnes verdoyantes. Nous avons même pu nous arrêter à la frontière même, matérialisée par une barrière avec des piquets de bois et deux rangées de barbelés (pas haute cette frontière, mais costaud quand même !).

 
                            Le Myanmar                        La frontière                      La Thaïlande

              
Petite dédicace aux anciens collègues de Sodexo (qui nous ont offert ces T-shirts)

Arrivée à Mae Sai sur les coups de 14h, après un petit repas vite avalé, on se dit qu'on a le temps au final de passer également par le triangle d'or. On n'était pas sûr de pouvoir tout faire et on nous avait conseillé d'aller en priorité à Mae Salong, car les paysages y sont plus beaux, (même si moins connu que le triangle d'or) - et c'était vrai. Mais comme il était tôt et que ça ne faisait pas un énorme détour, ça aurait été dommage de manquer l'occasion de voir le triangle d'or : c'est-à-dire de voir en un coup d’œil à la fois la Thaïlande, le Laos et le Myanmar ! Nous étions donc à un bras du Mékong de notre prochaine étape (le Laos), mais nous avons quand même dû faire demi-tour pour rentrer à Chiang Rai (fallait bien qu'on rende le scooter....!!).

  


En tout cas, si on ne le savait pas, on n'aurait pas deviné que cette région est une des principales zones mondiales de production d'opium. Moi qui croyais n'avoir vu que des rizières et des champs de thé ! J'ai manqué les jolies fleurs banches apparemment ! Mais il semblerait que les cultures de pavot soient plus au Myanmar et au Laos (la Thaïlande ayant redoublé d'effort pour éliminer ces cultures), c'est donc peut-être pour ça ! Et pour ceux qui comme moi se demanderaient pourquoi la culture de pavot est si importante dans cette zone là tout particulièrement, ci-dessous après quelques recherches, les informations que j'ai trouvé (mais il y en a peut-être d'autres) :
     - des conditions climatiques idéales : c'est une zone montagneuse supérieure à 1 000 mètres d'altitude, ce qui est idéal pour la culture du pavot
       - des conditions géographiques idéales : la forêt y est dense et il y a peu de route, cette zone est donc plus difficile à contrôler
        - des conditions politiques idéales : cette zone est loin des gouvernements (capitales) des trois pays voisins, on y est donc plus tranquille.

Apparemment, on est aussi passé à côté des usines de la région... La qualité du pavot étant tellement bonne, que la majorité de l'opium produit dans le triangle d'or (obtenu à partir du latex de pavot, la substance liquide produite par le pavot) serait transformée sur place en héroïne - ça fait froid dans le dos tout ça !

En tout cas si on a bien roulé, on s'en est surtout mis pleins les yeux ! Seul "regret", d'avoir manqué les villages tribaux, mais que voulez vous, on ne pas tout faire !

Informations Pratiques :

- Cette boucle est faisable sur une journée mais implique de faire beaucoup de route (220 km) et peu d'arrêt, mais les paysages en vaillent vraiment le coup. Reco : se lever tôt, on était à 7h sur le scooter.

- Ne pas hésitez si comme nous il vous en manque un peu d'essence dans les routes de montagnes isolées, à vous arrêter dans les petites supérettes dans les villages, car comme nous, vous pourrez peut-être y être dépanner ! Ils ont de l'essence dans des bouteilles de Coca ! Un peu plus cher qu'en ville of course, mais sur un scooter qui a une capacité de 4 L, ça ne va pas chercher bien loin ! peut-être 0,6€ de surcoût ! Faut juste faire confiance au vendeur sur le fait que c'est le carburant souhaité ! En tout cas nous, on a pu rentrer sans encombre à Chiang Rai.

21 février 2015

Scooter trip around Chiang Mai

Les alentours de Chiang Mai faisant sa réputation, après une bonne après-midi passée à sillonner les rues de Chiang Mai et divers temples (quand même à voir - cf ci-dessous), nous avons décidé sur les deux jours qu'ils nous restaient (avant et après notre semaine à la ferme) d'aller jeter un coup d’œil dans les environs.

 

Scooter Trip n°1 : The Samoeng Loop



Nous avons repéré ce circuit d'une centaine de kilomètres sur un autre blog (d’où le scooter et pas le vélo, d’autant plus que c’est montagneux dans le coin !), qui a le double avantage d’être beau et d’avoir plusieurs spots à visiter sur la route. Une balade qui vaut vraiment le coup ! Détails ci-dessous.

La sortie de Chiang Mai n’est pas la partie la plus agréable : une grande ligne droite avec des scooters et des voitures partout. Au départ (si vous partez en premier vers le nord-est comme nous), ça ne casse pas trois pattes et un canard. Pas de végétation très luxuriante sur les bas côtés et les premiers spots sont très touristiques : parc à singes, parc à cobra… On décide de passer notre chemin, car voir des singes en cage ce n’est pas ce qu’on est venu chercher. Au début on reste un peu sur notre faim !

Mais assez rapidement le long de la route 1096 le décor commence à changer et les palmiers et beaux paysages arrivent ainsi que notre 1er lieu d’arrêt : les chutes d’eau de Mae Sa. On décide d’aller voir de plus près, même si en faite on ne sait pas trop à quoi s’attendre. A l’entrée une horde de militaires fait le check-in : bizarre, on ne pensait pas que des chutes d’eau pouvaient nécessiter autant de militaires. Bref, ils nous indiquent le prix : 210 THB pour deux (on décide de ne pas négocier !). Par contre même si dans les faits ce n’est pas très cher, on ne pensait pas devoir payer quelque chose pour voir une chute d’eau (on commence à pressentir que tout va être payant le long de cette route 1096 !). Le spot de Mae Sa s’avère être en faite une série de 10 petites chutes d’eau successives sur un circuit balisé de 1,5 km. On ne peut pas dire qu’on est déçu, mais ce n’est pas très impressionnant et en faite on se rend surtout compte qu’on a toujours été habitué à voir des chutes d’eau en milieu sauvage ie sans chemin balisé ni escalier aménagé. C’est qu’on commence à être difficile maintenant !

 

Un peu plus loin, nous sommes intrigués par un camp pour les éléphants. Ils semblent de plus en plus nombreux en Thaïlande, même si la condition des éléphants ne semble pas être prise en compte encore à 100%. Ces camps ont pour but de prendre soin des éléphants et de proposer un tourisme plus « responsable » qu’en leur grimpant dessus. Nous avons en effet appris sur d’autres blogs (cf lien ci-dessous) que la domestication des éléphants impliquait un processus assez inhumain. Le principe : torturer les éléphants pendant leur plus jeune âge pendant une semaine afin qu’ils aient peur de l’homme et obéissent ainsi au doigt et à l’œil. Ils seraient ainsi attachés de manière à ne pas pouvoir bouger d’un millimètre, battus, et privés de sommeil et de nourriture. Une bonne partie ne survivrait pas à cette torture initiatique et certains en deviendraient fous. Ceux qui y réchappent sont bon par contre pour porter des touristes à longueur de journée sous le cagnard et sans vraiment de break. De plus, la charge qu’il porte (la nacelle + le poids des touristes) serait supérieure à celle qu’ils pourraient supporter sans dommage. Sur ces éléphants porteurs on peut d’ailleurs voir des blessures qui sont entretenues par leurs maîtres pour leur rappeler la torture initiatique et les inviter à obéir : s’asseoir, se mettre debout, marcher, danser (et oui on en a vu certains danser à Ayutthaya : pas très naturel tout ça !). Du coup, évidemment hors de question pour nous de monter sur un éléphant. Mais on avait quand même envie de les approcher de plus près. Nous étions donc intéressés par ces camps mais un peu hésitant à cause du prix : entre 2000 et 3000 THB (ie entre 60€ et 85€) la journée par personne, pour pourvoir se baigner avec eux et les nourrir. On sait que nourrir un éléphant est un peu cher (car ça mange grosso modo 200 kg de nourriture par jour et ça peut vivre jusqu'à 100 ans), mais vu le nombre de camps pour éléphants et le prix par personne, on commençait à se demander si ces camps n'étaient pas devenus plus un vrai business à part entière que des associations de protection animalière comme on avait cru le comprendre au début. Après si les éléphants sont bien traités, c’est un business éthique, mais un business quand même. Et 2000 THB c’est pour nous plus que deux jours de budget à deux tout inclus : ce n’est pas donc pas rien. Du coup, on était hésitant mais pas contre non plus. On s’arrête donc pour jeter un coup d’œil au prix et constater que les prestations de ce camp sont tout aussi chères que celles des autres....Dilemme... A l’entrée du camp, une personne est là pour « faire la promo » et voyant notre hésitation, elle finit par nous proposer un billet (hors menu !) à 200 THB par personne qui nous permettrait de visiter le camp et de nourrir des éléphants. Bingo, c’est grosso modo dans le budget et un bon compromis surtout. Nous voici donc rapidement munis chacun d’un panier de bananes (un bon kilo) et accompagnés vers un éléphant (sacré bestiaux !). On n’a pas regretté en tout cas, car on a passé un super moment. Je me suis sentie comme une gamine à essayer de le caresser et à m’esclaffer dès qu'il avait un coup de trompe un peu brusque ! Notre panier de bananes a par contre été englouti en 5 minutes et Guillaume n’a pas réussi à le feinter. Il a pensé qu'en divisant les grappes de bananes (qui étaient deux par deux), il aurait le double de temps ! Mais c'était sans compter son œil perspicace : l'éléphant a vite compris la combine et ne prenait plus la peine de ramener une seule banane à sa bouche, il attendait que Guillaume cède et lui donne la 2ème qui lui revenait de droit !



   

Après cette 2ème escale, nous avons repris la route qui rien qu'en elle-même vaut de détour. Nous avons traversé la campagne thaïlandaise et découvert que dans le nord de la Thaïlande en tout cas, il y avait énormément de culture de fraises. C'es fou les préjugés qu'on peut avoir. J'imaginais plus des cultures de fruits exotiques que d'un fruit qui pour moi était européen !

  


Ah oui et j'oubliais, sur la route on a croisé par hasard un groupe d'éléphants (avec leurs maîtres évidemment) et parmi eux il y avait un éléphanteau !! trop mimi !! Dommage que ça devienne si gros après !!

 

Scooter trip n°2 : Doi Inthanon National Park



Cette fois-ci nous sommes allés un peu loin (220 km en tout au compteur) en direction du parc national de Doi Inthanon. La route en elle-même n'a cette fois-ci aucun intérêt, mais c'est vadrouiller dans le parc qui vaut le détour (aller-retour on y a fait 80 km tout de même). L'entrée est payante et assez chère (300 THB par personne), un chouïa trop chère pour ce que ça vaut à mon goût, mais au moins on peut dire maintenant qu'on a été au sommet de la montagne la plus haute de Thaïlande ! Bon certes on y a été en scooter, mais faut y aller mollo avant le Népal ! La vue là-haut n'est par contre pas à tomber car il faudrait pour ça qu'ils débroussaillent un peu (ou qu'ils battissent des points de vue dans les arbres !). Ce qui vaut par contre vraiment le coup dans le parc, c'est le parc en lui-même et les chutes d'eau : beaucoup plus impressionnantes pour le coup que lors de notre 1er trip !

 

   

Informations pratiques :

Location de scooter à Chiang Mai (un 125 cc pour les côtes !) : 200 THB par jour + 80 THB d'essence lors du trip n°1 et 140 THB lors du trip n°2

Lien vers un blog parlant des "techniques" de domestication des éléphants 

http://www.sethetlise.com/article-faire-de-l-elephant-en-thailande-ce-qu-on-cache-aux-touristes-123067764.html