11 juillet 2015

A l'assaut des volcans d'Indonésie : 1er étape le mont Bromo !!!

Parmi les 13 466 îles qui composent l'Indonésie, et les 6 000 qui sont habitées, nous avons atterri sur l'île de Java, à Jakarta, la capitale, où une bonne nouvelle nous attendait : il n'y a bien plus de visa payant pour les ressortissants français (si on reste moins de 30 jours). Et hop, $70 d'économisé, une petite fortune dans un budget de backpacker !

Nous avons jeté notre dévolu en premier sur l’île de Java, car elle recèle entre autres plusieurs volcans qu’il est possible à la journée d’arpenter. Avant d’atterrir en Indonésie, ce pays m’évoquait plus des plages de sables bancs et des belles plongées en perspective, que des excursions géologiques au pied de volcans encore actifs. C’est pourtant bien notre programme sur les prochains jours. L’Indonésie est en effet un pays très volcanique. Et parmi les 150 volcans actifs que compte l’Indonésie, nous allons déjà dans un premier temps aller au pied des volcans Bromo et Ijen.


Mais pour cela, depuis Singapour, ça a été d’abord au prix d’un long transit, car de Singapour nous avons atterri à Jakarta, qui est au nord-ouest de l'île de Java, or les volcans sont sur la côte est ! Jakarta n'étant pas réputée dans les guides touristiques, nous y avons juste transité le temps d'un après-midi, le temps d'attendre un train qui allait en une nuit nous faire traverser l'île de Java. Et une après-midi, ça nous a suffi pour nous rendre compte à quel point Jakarta était une ville polluée, embouteillée et sans grand intérêt touristique. C'est la plus grosse ville d'Indonésie, qui est le 4ème pays le plus peuplé au monde, mais il n’y a étonnamment pas encore de métro. Il y a donc énormément mais énormément de trafic.


En soirée, nous avons repris la route pour atteindre en train la ville de Surabaya. Ça nous a rappelé le transsibérien !

Après 10h de route, 725 km parcourus et une nuit pas si mauvaise que ça, car les trains indonésiens sont plutôt luxueux, nous avons découvert au réveil des paysages de rizières magiques. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tout de suite été séduite. Nous avions pourtant déjà vu des paysages similaires, mais j’ai eu une impression de nouveauté et en plus beau. Arrivée à Surabaya, il a par contre fallu se débattre avec une foule de taxi harcelante. On était tel un pot de miel dans un nid de guêpes. Comme on le verra par la suite moultes fois, en Indonésie, il est parfois compliqué de se déplacer en transport en commun. Nous devions aller de la gare ferroviaire à la gare routière, mais il n'y avait aucun bus facilement accessible, enfin pour les touristes. Nous avons donc dû nous résoudre à prendre un taxi. Une fois à la gare routière, le harcèlement a repris. Tous voulaient savoir où on allait, voulaient nous conduire à notre bus, car tous voulaient avoir leur commission. Un policier nous a alors indiqué qu'il ne fallait pas parler à ces rabatteurs et ne surtout pas acheter auprès d'eux nos billets, au prix sinon de payer le double. Têtes baissées, nous avons donc foncé vers le bus pour Probolinggo. Et une fois dans le bus c'est un défilé de vendeurs qui nous attendait. Snack, boissons, lunettes de soleil, prières, etc., ce ballet n'en finissait pas. Mais au moins cette fois-ci, on était harcelé autant que les locaux.

Après trois heures de route, même scénario d'anarchie à la gare routière de Probolinggo. Notre voyage ne s'arrêtant pas là, nous avons dû à nouveau affronter une vague de rabatteurs. Heureusement nous avons trouvé facilement une agence qui semblait plus honnête que les autres et qui nous a guidés jusqu'au mini-van en direction du village de Cemoro Lawang, un village de montagne qui fait face au volcan Bromo et qui sera donc notre village étape. Après quasiment 30h de transport/transit depuis Singapour, on a pu enfin poser nos valises quelque part ! Et quel quelque part !!! Du village de Cemoro Lawang, nous avions une vue imprenable sur le mont Bromo et sur la campagne environnante. Je ne sais pas si c'est en raison de notre long voyage depuis Singapour ou parce que ces derniers temps nous avions été dans des grandes villes, mais dès notre arrivée dans ce petit village, perdu en pleine campagne, les paysages m’ont émerveillée. Tout était si calme, si paisible, si tranquille. Je suis tombée sous le charme immédiatement. Certes, en étant à 2 300 mètres d'altitude, il y faisait drôlement frais même en journée. Mais, qu’importe, on s’y sentait drôlement bien. Nous avons trouvé facilement un petit hôtel tout confort avec wifi et eau chaude pour 150 000 roupies (soit 15€). La connexion n’était pas excellente mais suffisante pour nous permettre d’y trouver les quelques informations pratiques qu’il nous manquait pour les prochains jours. Demain, enfin ce soir, nous allons nous réveiller aux aurores pour grimper au sommet du mont  Penanjakan (2 770 m) et y voir de là, le lever du soleil sur le volcan Bromo (2 329 m). Avant ça, un peu de repos s'est donc imposé.


2h50 du matin. Après une courte nuit, le temps était venu de vite enfiler nos chaussures et de partir avec nos frontales au sommet du mont Penanjakan. Ce mont est accessible à pied depuis le village Cemoro Lawang et permet d'admirer le lever du soleil sur la vallée. Deux heures de marche et 500 mètres de dénivelé nous attendaient avant ça. Le réveil a piqué un peu, mais rapidement le frais de la nuit nous a ravigoté l’esprit. Nous avons marché sous un ciel étoilé comme jamais. Du village nous avons trouvé facilement un petit chemin qui longeait les champs jusqu’au mont Penanjakan. Nous semblions être les seuls à y aller à pied. La majorité des touristes vont en fait au sommet en jeep. Une route monte jusqu’en haut, mais ce n’est pas le chemin le plus direct. A pied, mieux vaut donc partir à travers champs. Après une petite demi-heure de marche, l’ascension a commencé. Le chemin s'est vite réduit et mieux valait regarder où on mettait les pieds. Ça faisait bizarre de marcher dans le noir presque complet. A mi-ascension, nous avons atteint un 1er poste d’observation. De là on y alors vu dans la vallée une multitude de petites lumières jaunes. C'était les phares des jeeps en rang d'oignons qui montaient jusqu’au sommet. On a alors pressenti qu'on ne serait plus seul là-haut. A plus vive allure, on a repris notre route. Après 2h de marche, nous avons atteint un second poste d’observation. Il n’était pas au sommet mais il semblait correspondre au poste conseillé par de nombreux blogs pour éviter la masse de touristes. Pour en avoir le cœur net, et comme nous avions un peu de temps avant le lever du soleil, on a continué notre route jusqu’au sommet qui était à 10-15 min à pied plus haut. Et là, on a découvert une effervescence comme on n'aurait jamais pu l’imaginer. Il y avait une centaine de jeeps entassées sur le bas-côté les unes à côté des autres. A peine arrivés, on a été harcelé par des vendeurs de café, écharpes, bonnets. Certains étaient même là pour louer des vestes chaudes aux touristes qui n'auraient pas pensé qu’à 5h du matin, à 2 770 mètres d’altitude, il fait frais ! Des petits restaurants et des boutiques de souvenirs encadraient la route sur les 50 derniers mètres et au sommet, une bonne partie des places étaient déjà prises d’assaut alors que pourtant il y avait encore beaucoup de gens sur la route et dans les petits restaurants de bord de route.


Rebutés par cette cohue, on est donc vite redescendu au poste d'observation repéré juste avant. Il était certes un peu plus bas, mais nous y avons trouvé une place de choix car tranquille. Puis, petit à petit, la nuit s'est désépaissit. On a commencé à discerner la vallée et le volcan. Plus le jour se levait plus les couleurs étaient belles et plus on voyait distinctement la masse vaporeuse qui se dégageait du volcan Bromo.


On voyait alors distinctement que cette masse n'était pas faite de nuages. Le volcan fume sans cesse. Nul doute que ce volcan est bel et bien encore actif. Juste derrière le mont Bromo, on a pu voir en ligne de mire un second volcan, le mont Semeru. S'il parait proche, il est cependant trop loin pour qu'on y accède facilement du village de Cemoro Lawang. On s'est donc contenté de l'observer de là et de voir avec amusement les petits rejets de fumée qu'il lance de temps en temps tels des régurgitations de gaz.



Une fois le soleil levé et notre petit déjeuner englouti devant un panorama dont on se ne lassait pas, nous sommes redescendus au village pour une petite sieste ! Ce n'est qu'en début d'après-midi qu'on s'est approché du volcan Bromo. A 45 minutes de marche du village, un chemin mène jusqu'au sommet du cratère. Et de là, on a entendu et vu pleinement la terre travailler. Dans un bruit sourd, ressemblant à une locomotive en marche, de la fumée s'échappe en continue du volcan et mieux vaut avoir le vent avec soi. Car quand il tourne et qu'on renifle à pleines narines les vapeurs de soufre qui s'en dégage, une odeur d’œuf pourri vous assaille et pique la gorge.



Ci-dessous en vidéo, la preuve que la terre travaille bel et bien sous nos pieds !!!



Afin de profiter de la quiétude des lieux, nous sommes restés une deuxième nuit à Cemoro Lawang. Le lendemain nous n'avons pas pu nous empêcher de mettre à nouveau notre réveil plus tôt que prévu pour aller admirer cette fois le lever du soleil depuis le sommet du cratère du volcan Bromo, sommet que nous avons pu atteindre grâce au GPS car le chemin est de nuit pas évidemment à trouver. Nous n'avons par contre pas eu beaucoup de chance avec le temps qui était trop nuageux au regard de notre altitude. Mais on a quand même pu faire quelques belles photos !


Maintenant direction le mont Ijen où une autre ascension nocturne nous attend !

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