18 juillet 2015

Bus Station de Probolinggo : la mafia est dans la place

Entre nos deux ascensions géologiques (mont Bromo & mont Ijen), nous avons dû transiter à deux reprises par la station de bus de Probolinggo, mais ce n'est que la deuxième fois que nous avons compris pourquoi le Lonely Planet nous prévenait qu'il fallait y être sur ses gardes. 

Là-bas les touristes y sont du miel et, si les Indonésiens que nous avions rencontrés jusque-là avaient été plus qu'accueillants, ceux de la station de bus de Probolinggo ont fait très fortement baisser la moyenne.

Du retour du mont Bromo nous cherchions en effet à atteindre la ville de Banyuwangi. Normalement rien de bien compliqué vu que, de Probolinggo, des bus y partent toutes les heures. Cependant, il faut réussir à trouver le bus sans parler à personne. En effet de nombreux faux rabatteurs sont à l'affût des touristes (pas si nombreux que ça pourtant) et à partir du moment où ils savent où vous voulez aller, ils ne vous lâchent plus et vous imposent d'acheter votre billet de bus auprès d'eux. Sauf qu'avec eux, les prix sont doubles....

A la station de bus, une indonésienne nous avait gentiment mis en garde. Elle nous avait fait entrer dans sa boutique pour nous parler à l'abri des regards (très rassurant...). Et nous avait alors, indiqué le vrai prix du billet (40 000 roupies / pers., soit 2,25€), expliqué où était le bus pour Probolinggo puis conjuré de ne surtout parler à personne quand on attendrait le bus. Sauf qu'en attendant le bus, quand 3 rabatteurs se sont jetés sur nous et nous ont harcelé pour savoir où on allait, il a été difficile de ne rien leur répondre et d'autant plus qu'il y avait quand même pas mal de bus qui allaient et venaient. Sauf qu'à partir de ce moment là, on a été hameçonné. Une fois assis dans le bus, alors qu'il ne partait que 40 minutes plus tard, un rabatteur a sorti un talon de "faux" tickets et nous a demandé de payer tout de suite 80 000 roupies par personne. A ce moment là, on était plus trop sûr de rien. On sentait bien que c'était un faux rabatteur mais ça nous faisait bizarre de refuser de payer. On a quand même tenu tête. On a expliqué qu'on allait payer après, au même moment que les autres passagers, c'est-à-dire une fois le bus en marche (c'est comme ça que ça fonctionne en Indonésie, on l'avait d'ailleurs bien vu précédemment). Après 5 à 10 minutes de harcèlement, ils sont partis. On a espéré être tranquille, sauf que quand le bus est parti, le rabatteur est remonté avec un pote à lui. Et rebelote, ils nous ont demandé à nouveau de payer auprès d'eux 80 000 roupies par personne. Le bus était presque rempli, mais nous étions les seuls (car étrangers) à devoir payer maintenant et auprès d'eux. Bien certains de notre bon droit, on a continué à refuser de payer, en leur expliquant qu'on allait payer le contrôleur après, comme tout le monde. Sauf que là le ton a monté et un des rabatteurs a commencé à s'énerver. Le bus s'est alors arrêté. J'ai sentis que des regards se tournaient vers nous, sans savoir les jauger. Nous résistions toujours, ce qui les désarçonnait. A bout, pour nous faire flancher, le rabatteur existé s'est alors mis à menacer Guillaume de son poing. Et là, on n'en a pas cru pas nos yeux. On n'aurait jamais pu imaginer que la situation allait dégénérer comme ça. Heureusement Guillaume a bien réagi. L'air sûr de lui, il s'est levé sans s'énerver, pour lui signifier qu'il n'avait pas à lever sa main sur nous. Un instant j'ai vraiment vu le pire arriver. Heureusement, après quelques minutes d'intimidation, l'autre rabatteur a demandé à son pote de lâcher l'affaire. Ils sont descendus du bus. Le cœur battant, on a attendu cinq interminables minutes que le bus reparte. Après 5 minutes de route, la pression est retombée, on était sortie d'affaire. Rapidement, les regards se sont alors retournés vers nous, mais cette fois-ci, j'ai clairement compris que les autres voyageurs nous félicitaient d'avoir résisté. Un quart d'heure plus tard, auprès du vrai contrôleur et comme les autres voyageurs, nous avons payé notre billet (40 000 roupies / pers.) ! Par la suite le contrôleur nous a aussi fait comprendre qu'il condamnait la mafia et était fier de notre résistance. Difficile de savoir comment ces rabatteurs mafioso se comportent avec les locaux. En tout cas, beaucoup semblaient les craindre.

A Probollingo, on a donc découvert un visage de l'Indonésie qu'on aurait préféré ne pas voir. La majorité des locaux sont adorables et bienveillants auprès des étrangers. D'ailleurs dans le bus, tous semblaient ravis de pouvoir échanger quelques mots avec nous. Je ne sais pas combien de fois, on a été pris en photo par des locaux et avec eux, comme des stars. Des enfants ont même voulu monter sur nos genoux. Leur attitude nous a d'ailleurs fait beaucoup de bien. Mais, quand il est question de transport public, va savoir pourquoi, il vaut mieux être vigilant. En tout cas, on s'est surtout dit que si on avait su, on aurait pris le train. Ça aurait été certes un chouilla plus cher, mais l'économie qu'on a faite ne valait vraiment pas le coup.


3 commentaires:

  1. Vous avez été très courageux de leur tenir tête. Je ne sais pas si nous aurions eu la même détermination ! Ce comportement n'est malheureusement pas spécifique à l'Indonésie, on s'est fait avoir avec le même procédé aux Philippines. On était les seuls touristes à prendre un bus local et n'étions pas aussi bien été informés...

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  2. Hello les voyageurs! Cela me rappelle des souvenirs... vous avez très bien fait de résister pour les remettre à leur place!
    Nous aussi, on était les seuls étrangers dans le bus, celui vers Cemoro Lawang. En plein milieu du trajet, le bus s'est arrêté et des rabatteurs venus en moto sont montés pour nous dire que le bus n'allait pas à Cemoro Lawang et qu'il fallait payer plus pour le privatiser jusqu'à ce village. Le bus était bondé, les locaux n'ont rien dit, les rabatteurs menaçaient de jeter nos bagages du toit de bus... on a résisté pendant 1/2h, le bus était arrêté pendant ce temps! Et enfin, une très vieille dame coincé entre gens sur le banc du fond, dans la chaleur, se manifeste pour dire qu'elle va aussi à Cemoro Lawang. Cela a été déterminant pour que les rabatteurs arrêtent leur jeu, voyant qu'on est pas dupes et qu'on ne lâchera pas de toute façon.
    Ce sont des situations fréquentes dans ces pays, et encore pire au Vietnam selon mon expérience! Quand on réussi à déjouer les pièges, une fierté s'installe même si sur le coup c'est très épuisant ;-).
    Bonne route!

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  3. Salut les jeunes...toujours passionnants vos récits de voyages pleins de surprises.
    La mafia indonésienne à confondue un gars du 9-3 avec un Parisien ,une erreur à ne pas faire et la preuve qu'elle ne voyage pas beaucoup.
    Bon vent pour la suite Papet Louis

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