30 octobre 2015

Au cœur de la mine d'argent de Potosí

Après avoir été vadrouiller dans le parc de Torotoro à la recherche de traces de dino, nous sommes allés nous reposer deux jours à Sucre, la capitale de la Bolivie. Ce n'est en effet, à date, pas La Paz la capitale officielle. Je dis bien à date, car d'ici quelques années, un référendum doit trancher sur la question. Ces deux villes se bataillent le titre depuis longtemps, et si le siège du gouvernement a déjà déménagé à La Paz, la petite ville de Sucre résiste toujours pour rester sur le devant de la scène.

Nous avons beaucoup apprécié notre escale à Sucre. C'est une ville d'architecture coloniale où il fait bon vivre. Il n'y a par contre pas grand-chose à faire, à part des musées. Mais pour une fois, ça nous allait très bien. Nous avons visité La Casa de la Libertad où notre guide nous a parlé (en français !) de l'époque post-colonisation espagnole (prix : 15 BOB par pers., soit 2€ - guide inclus). Nous y avons appris que si la Bolivie s’appelle ainsi, c'est en référence à Simón Bolívar, aussi surnommé le Libertador, pour son action en faveur de l'indépendance des actuels Bolivie, Colombie, Équateur, Panama, Pérou et Venezuela.

Et ensuite, nous avons profité de la magnifique terrasse de notre hôtel, qui était une super adresse (très propre, très bon wifi, cuisine à dispo) : Hôtel Cadena, n°926 Avenidad Hernando Siles, Sucre - prix : 80 BOB pour une chambre double, soit 10,6€ - prix négocié.

Nous avons aussi bien profité de la cuisine de l'hôtel pour réintroduire dans notre régime alimentaire pizzas et spaghettis bolognaise ! Nous étions toujours avec le couple de français (Sophie & Louis-Guillaume) que nous avions rencontré à Torotoro. On a donc pu se faire des petits dîners comme à la maison et tester le vin blanc bolivien (mais on n'avait pas dû choisir le meilleur vignoble !)

Après deux jours de glandouille à Sucre, nous avons pris la route en direction de Potosí. Et cette fois-ci on a innové. On n'y a pas été en bus. On ne peut pas dire non plus qu'on ait pris un train. On y a été en Bus Carril, un bus sur rail ! On ne sait pas pourquoi ils ont été nous inventer un hybride pareil. Mais en tout cas, ils ont bien recyclé un vieux bus en un train. Ce bus-train dessert de nombreux villages difficiles d'accès par la route et il est donc très prisé par les locaux. Et d'autant plus qu'il n'y a que trois trains par semaine qui font la liaison Sucre => Potosí (les lundis, mercredis & vendredis à 8h du matin). Monter dans ce train a donc un prix ! Et le prix à payer est de se lever tôt (4h50 pour nous) afin d'être un peu avant 6h à la gare et pouvoir réserver sa place (on ne peut acheter son billet que le jour J). Prix : 25 BOB par pers., soit 3,3€. Durée : 7h.

NB : C'est deux fois plus long d'aller de Sucre à Potosí en "train" qu'en bus. Mais prendre ce bus-train est atypique et permet de traverser des paysages plus sauvages.



Une fois arrivés à Potosí, une des villes les plus hautes au monde (4 070 mètres), nous nous sommes mis en quête d'une agence pour faire l'excursion n°1 de la ville : la visite des mines d'argent. Ces mines sont toujours exploitées et se trouvent au sein de la montagne Cerro Rico (= montagne riche) qui domine la ville et culmine à 4 824 mètres (cf. photo ci-dessous).


L'exploitation des mines de Potosí date du 16ème, du temps de la colonisation espagnole. A l'époque l'argent était extrait par le travail forcé des Indiens. Aujourd'hui, les ressources de la mine se font plus rares, mais 12 000 mineurs y travaillent toujours dans quasiment les mêmes conditions qu'il y a 500 ans, i.e. à la pioche et la pelle. La montagne de Cerro Rico, qui est passée de 5 180 m. à 4 824 m. à cause d'une activité incessante, menacerait de s’effondrer. C'est qu'elle est transpercée à la dynamite par tous les coins. Son cœur n'est plus qu'un labyrinthe de tunnels sans fin. Malheureusement, la région dépend trop de l'activité mineure pour s'en passer. Des milliers de personnes continuent donc d'y travailler et de vivre dans la pauvreté (un mineur gagne en moyenne 80 à 100 BOB par jour, soit entre 10€ et 13€ par jour, et ils ont des taxes à payer à l'état).

Le développement du tourisme dans la région apporte ainsi une autre source de revenu, mais ce ne sont pas les mineurs qui en profitent le plus. Certes, le tourisme a quelques retombées positives pour les mineurs :
  • L'entrée de la mine est payante et sert apparemment à organiser des repas de fêtes pour les mineurs et leurs familles, à Noël notamment.
  • Les guides sont généralement des anciens mineurs.
  • Il est de coutume que les touristes apportent des cadeaux aux mineurs qu'ils croisent dans la mine : feuilles de coca (qui ont des vertus énergisantes), boissons sucrées, bâtons de dynamite, alcool à 96°C.
    NB : C'est étonnant de l'alcool à 96° comme cadeau. Les mineurs s'en servent comme offrandes au dieu Tio, le dieu protecteur de la mine (cf. photo ci-dessous), et aussi pour leur consommation perso. Comme nous l'expliquait notre guide, les mineurs, tous catholiques à l'extérieur de la mine, vouent une fois dans la mine, un vrai culte à ce Dieu, censé les protéger des éboulements et des autres dangers de la mine (on estime qu'il y a eu quelques millions de morts depuis le début de l'exploitation de la mine).

Mais, ces maigres présents sont peu par rapport au prix payé par les touristes. La visite guidée coûte environ 10€ par personne et les hôtels ne sont pas les moins chers de Bolivie. La ville de Potosí, avec son style colonial, ressemble ainsi plus à une petite ville touristique bon chic bon genre, qu'à une ville minière. Le décalage avec la réalité de la vie dans les mines n'en est que plus saisissant. 

   

En tout cas, comme tout le monde, nous sommes allés jeter un coup d’œil à l'intérieur. Nous avions avec nous feuilles de coca, alcool à 96°C et boissons sucrées, pour se dédouaner de notre voyeurisme. Nous avons parcourus pendant 2h les boyaux de la mine et été soulagés quand nous avons pu à nouveau respirer librement à l'extérieur. Plus on s'enfonce dans la mine, plus l'air se raréfie et plus la chaleur monte. En chemin, des émanations de soufre et autres substances sûrement toxiques vous piquent la gorge. Il n'y a en effet pas que de l'argent dans cette mine. Les murs sont recouverts de tâches de toutes les couleurs : orange, bleu, violet etc. On ne sait pas à côté de quoi on passe et peut-être que ça vaut mieux.


Une fois à l'air libre, on s'est redit qu'à notre retour, on sera rudement bien au bureau derrière nos PC. On ne pense pas souvent à comment sont fait les objets de notre quotidien. Et il est vrai que je ne m'étais jamais demandée avant d'où venait l'argent de certains de mes bijoux...

Informations pratiques :
  • Bus Torotoro => Cochabamba : 23 BOB par pers., soit 3€. Bus de 6h du matin (1 bus par jour), arrivée à Cochabamba à 13h. Des mini-vans font aussi la navette dans la journée (35 BOB par pers., soit 4,6€), mais ils ne partent que quand ils sont pleins.
  • Bus Cochabamba => Sucre : 50 BOB par pers., soit 6,6€ en semi-cama avec la compagnie Bolivar. Départ 19h30 - Arrivée à Sucre à 4h30 du matin
  • Visite des mines de Potosí : 60 BOB par pers., soit 8€ (prix négocié car nous étions 4). Il y a plusieurs agences qui proposent exactement les mêmes visites mais à des prix très différents. Ça vaut le coup d'en faire plusieurs pour avoir un bon prix. Attention, la mine est fermée le dimanche.

27 octobre 2015

A la recherche de traces de dinosaures dans le parc de Torotoro

Après avoir passé plus d'une semaine à la Paz et ses environs, il était temps de continuer notre route. Prochaine étape : le parc national de Torotoro, connu notamment pour la présence de traces de dinosaures fossilisées. 

Mais avant d'atteindre le petit village de Torotoro, qui est la porte d'entrée du parc, on a dû passer quelques heures dans les transports. De la Paz, nous avons rejoint la ville de Cochabamba. Elle n'est qu'à 382 km de la Paz, mais nous avons quand même mis 7h en bus (70 BOB soit 9€ en bus cama avec la compagnie Bolivar). Après quelques difficultés pour trouver un hôtel dans nos prix, nous avons fini par poser nos sacs dans un hôtel assez miteux. La transition avec le bel hôtel pour mes 30 ans a été très très rude !

Le lendemain matin nous sommes partis en mini-van à Torotoro (4h de route, 35 BOB soit 4,5€). Mais juste avant, nous avons regardé le dernier Jurassic World, histoire de se mettre dans l'ambiance !! Et une fois à Torotoro, on a pu constater qu'ils jouaient à fond la carte des dinosaures.


A Torotoro, il n'est pas possible de se balader librement dans le parc. Un guide est obligatoire. De toute manière, tout seul, on serait clairement passé à côté des traces ! 

Pour ne pas payer le prix fort, il faut constituer des groupes (au maximum de 6 pers.). Notre première mission à Torotoro a donc été de se trouver des amis. Et ça n'a pas été dur car c'est une destination bizarrement très prisée par les français. On y a découvert la plus forte concentration de français au km² de notre voyage : nous étions un groupe de 15 français pour au total une vingtaine de touristes. NB : il n'y a peut-être que le Routard qui mentionne l'existence de ce village !!!

La majorité des traces présentes dans la région n'ont pas encore été mises à jour. D'après notre guide ça serait dans une logique de préservation. Les traces découvertes ne sont en effet à date protégées ni du vent, ni de l'eau ni des pas des touristes. Quand elles seront trop abîmées, il y aura donc d'autres traces "neuves" pour les générations futures (c'est l'explication donnée par notre guide !).

A Torotoro, nous avons fait deux tours à la journée. Le premier jour, nous avons visité le sud du parc. Nous sommes partis à pied du village pour une balade de 6h. En chemin nous avons croisé pleins de traces de dino : des grosses et des petites ; des traces de dino herbivores et de carnivores. Par contre, je n'ai pas retenu les noms (désolé). Déjà en français j'aurais eu du mal, alors en espagnol, je n'ai même pas essayé !

Nous avons également traversé un canyon et contemplé les différentes strates de notre terre, qui comptent tel un livre (à qui sait le déchiffrer), les différents événements qui nous ont précédés.  


Lors du deuxième jour, nous avons été tout autant transportés par la beauté des paysages. Une beauté qui découle d'une activité très mouvementée de la terre.
  • Nous avons visité des temples naturels.
  • Contemplé des statues naturelles (saurez-vous trouver la tortue qui se cache ci-dessous ?!).
  • Observé des plis de roches en forme d'écailles ou de dents de crocodile. 
  • Eté vadrouillé dans la plus grande grotte de Bolivie (Umajalanta), et il a fallu parfois faire preuve de souplesse ! Au plus profond, nous sommes descendus à 118 mètres sous terre afin d'observer une espère de poisson unique au monde. Des poissons aveugles, car ils ne voient jamais la lumière du jour.


Bref, on ne s'est pas ennuyé dans le petit village de Torotoro. Il est un peu excentré de tout mais vaut le détour !

Informations pratiques :
  • Pour réserver un tour avec un guide, il suffit de se rendre le matin même à 7h30 devant l'office des guides. 
  • Il y a deux principaux circuits :
    • un circuit vers le sud qui se fait à pied du village. Prix : 180 BOB par groupe, soit 24€. Plus vous êtes nombreux, moins c'est cher (jusqu'à 6 à 7 pers.).
    • un circuit vers le nord qui nécessite une voiture, car les spots sont trop éloignés. Prix : 600 BOB par groupe, soit 80€ pour 6 personnes maximum.
    • NB : pour visiter le parc il faut aussi payer un droit d'entrée de 30 BOB par pers., soit 4€.
  • Attention, il n'y a pas de distributeur de billet à Torotoro.
  • Pour se rendre de Cochabamba à Torotoro il y a deux options :
    • soit prendre le bus de 18h. Durée : 6h. Prix : 23 BOB par pers., soit 3€.
    • soit prendre un combi (mini-van). Durée : 4h. Il y en a toute la journée, par contre ils ne partent que quand ils sont pleins. On peut donc attendre plus ou moins longtemps (nous on a attendu 2h). Prix : 35 BOB par pers., soit 4,6€.
  • Pour se rendre à Cochabamba de Torotoro. Idem, on peut soit prendre le bus (qui part à 6h du matin) soit des combis qui partent quand ils sont pleins.
  • Bon plan restaurant :
    • Aller manger au marché couvert. Pour 10 BOB par pers., soit 1,3€, vous aurez une assiette qui ne pourra que vous rassasier.
    • Le marché couvert c'est aussi un super bon plan pour les sandwiches (4 BOB le sandwich, soit 0,6€) et pour prendre son petit-déjeuner.
  • Hôtel à Torotoro : Nous avons dormi à l'hôtel les Choclos (prix : 50 BOB pour une chambre double, soit 6,6€). Ce n'est pas notre plus bel hôtel, mais au moins il y avait de l'eau chaude (il fallait juste trouver la douche qui marche !).

23 octobre 2015

Notre premier 6 000 mètres : le Huayna Potosí

Autour de la Paz, il y a vraiment beaucoup de choses à faire, dont des sommets accessible aux randonneurs non alpinistes. A 25 km de la Paz, se trouve la montagne Huayna Potosí, qui culmine à 6088 mètres. Elle est célèbre en Bolivie car son sommet, couvert de glace et de neige, est réputé facile d'accès et offre de plus une vue imprenable sur La Paz, le lac Titicaca, la région de l'Altiplano (= plaine d'altitude) et la Cordillère Royale.


Sachant cela, on y a donc vu une occasion assez unique de pouvoir tenter de dépasser notre record d'altitude (qui était jusque-là de 4 900 mètres). 

Mais, n'étant pas alpiniste pour deux sous, hors de question cette fois-ci d'y aller sans guide. Nous avons donc fait le tour des agences et vérifié leur sérieux sur Internet avant de nous décider. C'est auprès de l'agence Incas Land Tour, que nous avons signé pour 3 jours d'ascension (1 000 BOB par pers., soit 133€, tout inclus - transport, hébergement 2 nuits, nourriture, guide (1 guide pour 2 pers.), entrée du parc et matériel). Et on n'a pas été déçu de notre choix. Le guide (Ramiro) comme le matériel était au top.

Avant de partir pour ce trek à part, nous avons à nouveau glandé une journée à la Paz histoire de reposer les gambettes, s'acclimater à nouveau à 3 700 m., et manger (sans complexe pour ma part) tout ce qui nous tentait (instinct de survie oblige !). Nous avons également dévalisé un supermarché en barres chocolatées. Il nous fallait bien le plein de snack pour le D-Day.

La veille au soir, nous sommes allés essayer l'équipement prêté par l'agence : piolet, crampons, chaussures d'alpinisme, surpantalon imperméable, polaire grand froid, gants de ski et veste imperméable. Et c'est là que j'ai commencé à un peu paniquer. Car j'ai réalisé que ça allait être d'autant plus dur qu'il risquait de faire vraiment froid le jour J ; l'ascension finale se faisant de nuit...

Jour 1 : La Paz (3 700 m.) => Camp de base (4 750 m.)

La première journée nous n'avons pas beaucoup marché. L'objectif était de s'acclimater à 4 750 mètres et d'apprendre à manier piolet et crampons sur de la neige verglacée.

Nous sommes montés en voiture jusqu'à notre camp de base à 4 750 mètres. En chemin, on en a profité pour poser devant notre cible. Le sommet me paraissait tantôt haut tantôt accessible. Mais mieux valait ne pas trop y penser.


Après le déjeuner, il était temps de passer aux choses sérieuses et de chausser nos chaussures d'alpinisme. A 45 minutes de marche du refuge, un glacier a été notre terrain de jeu et d'entrainement pour l'après-midi. Notre guide, nous y a appris à manier le piolet, et à monter et descendre sur de la glace avec des crampons. Pour le fun, nous y avons aussi fait de l'escalade sur glace ; nous étions alors bien sûr encordés. 

Jour 2 : Camp de base (4 750 m.) => High Camp (5 130 m.)

Après une petite matinée de libre à vadrouiller autour du refuge pour continuer notre acclimatation, nous sommes partis après le déjeuner en direction du refuge final, à 5 130 mètres. Nous avons mis deux bonnes heures pour l'atteindre et commencé à sentir notre cœur tambouriner comme jamais. C'est la seule partie du trek où on a porté toutes nos affaires et heureusement. Car entre les chaussures d'alpinisme, les crampons et toutes nos couches de vêtements, nos sacs étaient bien remplis et assez lourds. Mais de là-haut, la vue commençait déjà à valoir le détour.


Dès 17h, nous étions à nouveau à table. C'est que le réveil était fixé pour minuit, alors à 18h, tout le monde au lit ! Et bien que ces horaires ne soient pas franchement habituels, on ne s'est pas fait prier pour s'endormir. Par contre, à 22h30, moi comme Guillaume étions réveillés et excités comme jamais. Nous étions bien contents que l'ascension soit de nuit, car pas sûr qu'on aurait pu se rendormir.

Jour 3 : High Camp (5 130 m.) => Sommet (6 088 m.) => La Paz (3 700 m.)

A 1h du matin, il était l'heure de partir. A quelques mètres du refuge à peine, commençait la partie enneigée du parcours. Nous avons donc chaussé les crampons dès le début et été tout de suite tous les trois encordés (nous deux + le guide).


Et c'est là que la partie dure de notre expédition a commencé. Pendant 6h nous avons, petit à petit, gravi 1000 mètres de dénivelé dans la neige et les pentes n'étaient pas toutes douces, surtout à la fin. Nous avons marché dans la nuit noire, sous un ciel étoilé comme jamais. En arrière-plan, au fur et à mesure de notre ascension, les lumières de la Paz perçaient de plus en plus l'horizon. C'était magique et irréelle à la fois.

Vers 4h30, il ne nous restait plus que 300 mètres à monter. Mais ils ont été les plus longs et durs de notre vie. Et ils ont été d'autant plus durs, que psychologiquement le sommet semblait proche et si loin à la fois. Il a fallu s'accrocher car tous les 5 mètres, nos cœurs menaçaient de s'emballer. On a mis beaucoup de temps à les monter ces 300 derniers mètres, car il a fallu faire beaucoup de pauses. Heureusement, nous avions un bon stock de chocolat. Et, même si l'altitude nous a coupés un peu la sensation de faim, on a bien tapé dans nos réserves. En tout cas ni l'un ni l'autre n'avons souffert du mal d'altitude, ni eu mal à la tête. Jusqu'à la fin, on craignait que ça nous tombe dessus comme un coup de massue. Mais finalement, nous avons atteint le sommet tout frais et pimpant ! Et dès qu'on a vu la vue qui s'offrait à nous, on a alors immédiatement oublié tous nos efforts. On était au-dessus de tout. En un clin d’œil on contemplait le lac Titicaca, les montagnes environnantes, les autres pics enneigés, les plaines désertiques et la Paz. Effet Waouh garanti !



Après une bonne séance photo dans tous les sens, il ne nous restait plus qu'à redescendre. Et ça a été un milliard de fois plus facile. Notre cœur s'est détendu. Nos pas se sont agrandis. Et on a eu tout le loisir cette fois-ci d'admirer les alentours.




Vers 8h, nous sommes arrivés au high camp, heureux comme jamais. Nous y avons posé piolets et crampons, et reposé les gambettes. Mais, nous n'étions pas arrivés pour autant. Nous avions encore 400 mètres à descendre et avec toutes nos affaires. Il a fallu se remotiver pour repartir. Mais la fin n'en a été que plus savoureuse.

En tout on a mis 9h pour monter au sommet et redescendre au camp de base. Il n'était que 11h30 quand on est arrivé au refuge final, mais pour nous la journée était déjà plus qu'entamée.

A 14h, nous avons été débarqués dans le centre-ville de la Paz et j'étais loin de me douter qu'une surprise de taille m'y attendait. Pour mon anniversaire (mes 30 ans), Guillaume avait réservé pour deux nuits un très bel hôtel (le Rendez-Vous). J'ai donc pendant un jour et demi lézardé au lit sans complexe ! Et on a aussi bien compensé les calories brûlées pendant l'ascension. Le soir même (la veille de mes 30 ans), on a été mangé Chez Moustache, un restaurant français ! Le premier en 9 mois de voyage ! Ça a fait bizarre de dîner dans un tel cadre. De boire du vin et qui plus est dans des verres à pied. De grignoter du pain beurre entre deux plats. Et quel délice de savourer une bonne tarte tatin maison avec sa boule de glace !!!


Et le lendemain, après avoir dévalisé le buffet du petit-déjeuner (qui était pantagruélique), pour le soir de mes 30 ans, Guillaume a assuré en faisait des crêpes maisons. Ça a du bon les hôtels avec cuisine. Ça a surtout du bon les anniversaires !!!!