30 août 2015

La vidéo sur la Polynésie Française est en ligne !!!

Bonjour à tous,

Un petit mot pour vous dire que nous venons de publier sur la page vidéo notre film retraçant nos 9 idylliques jours passés en Polynésie Française !

Pour la visionner, rendez-vous en bas de page dans notre rubrique "Vidéo" !


29 août 2015

Trujillo, au temps des Moche & Chimu

Après 7 jours dans la Cordillère des Andes autour de Huaraz, nous avons continué notre remontée vers le Nord du Pérou en direction cette fois-ci de Trujillo, la 3ème plus grande ville du Pérou en nombre d'habitants. Trujillo est une ville balnéaire, mais surtout une ville riche en souvenirs archéologiques. Le temps d'une journée, nous avons visité la citée de terre de Chan Chan (Civilisation Chimu / 850-1 470 apr. J-C) puis les pyramides de la Hueca del Sol y de la Luna (Civilisation Moche / 100-700 apr. J-C).

Photo de gauche : Hueca del Sol / Photo de droite : au milieu du site de Chan Chan


Vous allez me dire que vous êtes peut-être un peu perdu entre toutes ces civilisations pré-incas, Moche, Chimu etc. Moi aussi je l'étais jusqu'à ce qu'on visite le musée du site de Chan Chan et que je vois cette frise qui m'a remis les idées en place.


Avant l'époque des Incas, plusieurs civilisations se sont développées au Pérou et certaines se sont côtoyées. Elles étaient réparties sur différentes parties du territoire. Les Chimu se sont développés eux sur les ruines de la civilisation Moche. Ils se sont établis dans cette région, car près du fleuve Moche. Leur force était en effet l'irrigation, ce qui leur a permis d'avoir une agriculture performante. Ce fut aussi malheureusement leur faiblesse face aux Incas, qui après de longs affrontements ont fini par couper les canaux d'irrigation des Chimu. Les Chimu ont ainsi dû rendre les armes face aux Incas.

Le site de Chan Chan est assez impressionnant car c'est un palais fait d'adobe (terre argileuse). Mais de loin on croirait voir un palais en sable. Il ne reste plus que les murs et certaines sculptures gravées au sein même des murs. Il est établi près de la mer dans une zone très désertique. Ce n'est qu'à quelques kilomètres de la ville mais c'est déjà tout un autre monde et paysage.


Sur le site de la Hueca del Sol y de la Luna nous avons vu nos premières pyramides ! Et des pyramides pré-incas. Ce site est aussi impressionnant car très bien conservé. Les fouilles sont plus récentes et le site bien protégé des intempéries. Il y reste donc des pans de murs colorés qui sont magnifiques. Il y a quelques années, on pouvait observer des peintures similaires sur les murs du site de Chan Chan. Mais les pluies diluviennes ont aujourd'hui malheureusement tout effacé.


Entre ces deux visites, nous avons fait un tour dans le centre ville de Trujillo et notamment sur la Plaza de Armas, la place centrale, qui est particulièrement belle et colorée et même par temps gris. Nous avons aussi traversé un centre commercial que de chaussures.... et là j'ai bien regretté d'être en mode backpacker !!!


Informations pratiques :

Pour se rendre sur ces deux sites, nous y sommes facilement allés par nos propres moyens en combi. Les combi se sont des mini-vans qui font office de bus un peu partout au Pérou. Prix de la course, entre 1 et 2 soles par personne (soit entre 0,25€ et 0,5€).


Chan Chan : entrée 10 soles par personne (soit 2,85€)
Huecas del Sol y de la Luna : entrée 10 soles par personne, guide inclus (soit 2,85€)

27 août 2015

Huaraz, premier stop au Pérou en plein milieu de la Cordillère des Andes

De l’Ile de Pâques nous avons rejoint le continent en 5h de vol jusqu’à Santiago de Chili. Là-bas, nous y avons passé normalement (et espérons) notre dernière nuit dans un aéroport. Et le lendemain, après une nuit un peu difficile, nous nous sommes envolés pour le Pérou. L’idée était en fait d’aller chercher le soleil en se rapprochant de l’Equateur. Actuellement au Chili c’est l’hiver, alors qu’à 4h de vol plus au nord, il fait chaud.

Nous avons atterris à Lima où nous avons passé deux jours dans notre chambre d'hôtel à travailler sur notre plan de route. Nous étions en effet arrivés plus qu’en touriste en Amérique du Sud en sachant juste qu’on allait visiter d’abord le Pérou, puis la Bolivie, le Chili et l’Argentine. Il nous fallait donc nous poser dans un endroit ayant le wifi et potasser guides et blog de voyageurs pour savoir quoi visiter et dans quel ordre. En guise de pause nous sortions quand même un peu pour découvrir les spécialités locales. Petits pains, fromages, pâtisseries, fruits frais à gogo, on s’est vite senti bien au Pérou ! Par contre, la ville de Lima en elle-même, ne nous a pas séduits. Sachant qu’on allait forcément devoir y repasser nous n’avons pas visité le centre ville. Mais au premier abord, les maisonnettes en briques rouges non terminées ou à moitié détruites, le trafic et la potentielle délinquance ne nous ont pas donné envie de nous y éterniser. Nous avions lu dans les guides et nous l’avons lu à l’aéroport, qu’il faut être particulièrement vigilent à Lima, notamment quand on prend un taxi. Il y aurait apparemment des faux taxis qui au mieux vous font payer le double, au pire vous déposent dans une ruelle pour vous voler. Pour nous rendre à notre hôtel, nous avons donc pris un taxi accrédité par l’aéroport et contrôlé par la sécurité. Pas très rassurant sur le coup. Au final, on ne sait pas à quel point la menace est réelle et à quel point les compagnies de taxi dites "officielles" en joue pour nous faire payer plus cher un service dit sécurisé.

Bref, une fois nos devoirs faits, nous sommes donc montés dans le premier bus en direction de Huaraz, une ville de 100 000 habitants située à 3 000 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes. Après 10h de bus où nous avons traversé des paysages désertiques puis aperçu, dans le fond de la vallée, nos premiers pics enneigés, nous sommes arrivés comme des fleurs à 3 000 mètres dans une ville plus que développée. Les infrastructures péruviennes sont bluffantes pour le niveau de développement du pays et son relief plus qu’accidenté. Les bus sont ultra conforts et les routes comme neuves. En comparaison avec le Népal, l’écart de développement des infrastructures est plus que gigantesque.


A Huaraz nous avons donc rechaussé nos chaussures de randonnées. Objectif : dépasser enfin les 4500 m d’altitude ! Le tremblement de terre au Népal, nous en avait empêchés. Il était temps de prendre notre revanche. Et en partant de 3 000 m c’était plus facile ! Mais pour cela, il nous fallait d'abord nous acclimater convenablement. Nous venions de Lima et donc du niveau 0. Interdiction de partir directement sur un trek de plusieurs jours, car il ne faut pas rigoler avec le mal d’altitude. La première journée à Huaraz nous avons été nous balader dans les environs et été admirer de haut la ville, à 3500 d’altitude, sur les bords du lac de Wilcacocha, un des nombreux lacs d’altitude de la Cordillère des Andes. Rapidement en montant, on s’est senti étonnamment essoufflés. Mais on s’est vite rassurés en se disant que ce n’était pas parce qu’on faisait moins de sport mais à cause de l’altitude !!! En tout cas, on a été étonnés d’avoir aussi chaud à cette altitude là en journée comme en soirée. Certes le soir, on ne sortait pas en T-shirt, mais un petit pull suffisait. La région de Huaraz bénéficie d'un microclimat apportant un printemps perpétuel plus qu'agréable.


Le lendemain, nous avons poursuivi notre entrainement d’acclimatation en partant en tour organisé à la Laguna 69, un autre lac d’altitude mais cette fois-ci à 4 600 mètres ! Bon certes, un mini-bus nous a déposés à 3 900 mètres, mais il nous restait quand même 700 mètres de dénivelé positif à grimper. La montée étant en pente assez douce, et le chemin facile, après 2h30 de marche, nous sommes arrivés sans trop de mal au pied du lac. A cette altitude, quand le soleil est là et qu’on grimpe, il fait vraiment chaud. Mon petit pantalon de randonnée d'été et un T-shirt étaient largement suffisants. Par contre, le soleil s’est malheureusement caché quand nous avons atteint le lac et malgré nos doudounes, on a dû s'empresser de dévorer nos pique-niques pour redescendre au plus vite.


NB : Au Pérou, on s’est rendu compte qu’il était souvent quasiment aussi économique de partir en tour organisé que de se rendre sur les sites par ses propres moyens. Pour cette excursion, nous nous sommes donc fait guider ! Nous avons eu juste avant à faire le tour des agences pour avoir le meilleur prix.

Laguna 69 – Excursion à la journée à 30 soles par personne (soit 8,5€) incluant le guide et le transport – Agence Romero.

Après deux sessions sportives, il était temps de faire une pause culturelle. Le Pérou regorge de sites incas mais aussi de merveilles pré-incas. Nous sommes donc partis, à nouveau en tour organisé, en direction du site de Chavin de Huantar. C’est un ancien temple Moche, une des civilisations pré-incas qui ont fortement marqué le Pérou. Il fut construit entre 1500 et 300 av. J-C. Nous y avons admiré les anciennes places de cérémonies mais surtout les souterrains qui n’ont pas été restaurés. Malgré les nombreux tremblements de terre qui ont eu lieu depuis 3000 ans, malgré les intempéries et tempêtes, on peut toujours descendre à 3 étages sous terre et admirer l’architecture de ces galeries. C'est assez incroyable. A l’époque, seule une poignée d’élus y pénétraient, une fois qu’une décoction à base de cactus (le cactus San Pedro) les avait mis en transe. Ils pouvaient alors convenablement rendre hommage à leurs dieux.



Chavin de Huantar – Excursion à la journée à 30 soles par personne (soit 8,5€) incluant le guide et le transport – Agence Romero.

Après 3 bonnes journées d’acclimatation, nous étions donc prêts pour partir vadrouiller dans les montagnes. A nouveau en tour organisé, nous sommes partis marcher 4 jours dans la Cordillère Blanche. Mais avant ça, on a finalisé notre benchmark des Polleria de Huaraz. Les Polleria se sont des restaurants qui ne servent que du poulet rôti avec des frites. C’est à coup sûr une spécialité locale, car il y en a à tous les coins de rue ! Et, après 6 mois à manger principalement du riz, on ne s’est pas fait prier pour faire une cure de frites ! La patate au Pérou, c’est un incontournable. Il faut dire aussi que le Pérou recèle d'une multitude de variétés différentes. Et c’est un incontournable surtout de l’Amérique du Sud, car c'est de la Cordillère des Andes qu'elle est originaire. Ce n'est qu'à la fin du 16ème qu'elle a été introduite en Europe par les conquistadors espagnols et qu'à la fin du 18ème siècle qu'elle a atterri dans les assiettes des Français, grâce à Mr Parmentier et à sa croisade pour nous faire manger des patates !!

Avant de partir, nous avons aussi fait une overdose de fruits frais. Si en Asie on a mangé beaucoup de fruits dont certains inconnus, et bien au Pérou c’est encore plus le paradis des fruits. Il y a les fruits de chez nous (pommes, raisons, fraises, oranges etc.), des fruits exotiques (fruits de la passion, papayes etc.) et pleins de fruits inédits dont on ne connait pas bien encore les noms ! C’est simple, à côté d’une Polleria, il y a une Fruteria (ie un marchand de fruits) ! On a l’embarras du choix et à des prix défiants toute concurrence (1,2€ le kilo de fraises ; 1€ le kilo de raisins ; 1,3€ le kilo de fruits de la passion). Bref à ces prix-là, on ne s'est pas privé !!!

Bien repus, nous avons fait notre petit baluchon pour 4 jours et avons rejoint notre groupe de marche composé de nouveau-zélandais, anglais et allemands et de mules ! Car cette fois-ci, ce n'est pas nous qui avons porté nos sacs !

Jour 1 : 5h de marche – Cashapampa (2 900 m) => Llamacorral (3 760 m)

Après 3h de mini-van, nous avons rejoint la vallée de Santa Cruz que nous avons tranquillement commencé à remonter, le long du Rio Santa. Le soleil nous a suivis toute la journée. Arrivés à 3 760 mètres, notre campement (déjà monté) nous attendait. On a découvert alors avec joie qu’on avait bien une tente pour nous deux et des vrais duvets qui avaient l’air chaud. Nous avions lu avant sur des blogs que le matériel prêté n’était pas toujours à la hauteur par rapport à ce que les agences annonçaient. En tout cas, nous, on est bien tombé. Après un petit goûter, et une toilette plus que vite faite vu que l’eau de la rivière devait être autour de 5°C, il ne nous restait plus qu’à admirer les sommets qui nous entouraient. La grandeur et majesté des montagnes nous a rappelés férocement le Népal. Après un dîner copieux, et bien qu'il ne soit que 18h, nous nous sommes jetés dans notre tente. Il fait nuit encore plus tôt dans les montagnes et les températures chutent vite. J’ai enfilé tous les vêtements de mon sac et me suis recroquevillée dans mon sac de couchage. Pas sûr que les 3 prochaines nuits soient les meilleures du voyage….


Jour 2 : 5h de marche - Llamacorral (3760 m) => Taullipampa (4250 m)

5h40. Il est l’heure de se lever. On n'avait pas une grande journée de marche devant nous, mais après quasiment 11h passé sous la tente à essayer de trouver une position confortable, de la chaleur et le sommeil, on n'était pas mécontent de se lever ! Une nouvelle journée de remontée dans la vallée nous attendait. Cette fois-ci nous avons recroisé des lacs d'altitude et aperçu les premiers hauts sommets de la vallée, culminant à plus de 6 000 mètres. Une fois arrivés à notre campement nous avons aussi pu admirer la célèbre montagne Paramount, celle qui a inspiré William Wadsworth Hodkinson lorsqu'il a créé le logo de la société de production ! cf. les deux dernières photos.



Jour 3 : 8h de marche - Taullipampa (4 250 m) => Paria (3 700m)

Ce fut la grosse journée de marche de notre trek. Il nous fallait en effet monter jusqu'à 4 750 mètres pour passer de l'autre côté de la vallée et redescendre jusqu'à notre campement. Nous avons eu beaucoup de chance avec le temps, car la vue à 4 750 mètres était bien dégagée. Nous avons donc pu nous prélasser au sommet le temps d'une pause chocolat et admirer chacun des deux côtés de la vallée. Au passage nous avons croisé notre premier lama sauvage !! Mais il a été malheureusement trop craintif pour qu'on puisse faire un selfy avec lui.


Jour 4 : 2h de marche - Paria (3 700 m) => Vaqueria (3 600 m)

Après trois jours de montée, il ne nous restait plus qu'à redescendre vers le village de Vaqueria où notre camionnette nous attendait. De retour à Huaraz nous avons récupéré nos affaires que nous avions laissées à notre hôtel, pris une douche (après 4 jours de marche, ça faisait du bien), puis nous nous sommes dirigés vers la station de bus. A 21h un bus de nuit direction Trujillo nous attendait. Ce ne fut pas encore notre meilleure nuit car nous sommes arrivés à 5h du matin à Trujillo, mais au moins on a gagné un jour de visite !

Trek de Santa Cruz – 4 jours / 3 nuits – 300 soles par personne tout inclus sauf l'entrée du parc (soit 85€) : matériel (tente, duvet, matelas) ; transport ; guide ; nourriture & les ânes ! L'entrée du parc national Huascaran est à 65 soles (~17€).

Agence : Romero. Mais à noter que l’agence que vous prenez n’influence que sur le prix de vente du trek, et en rien sur la prestation. Les agences ne sont que des revendeurs, et dans notre troupe, personne n’avait acheté ses billets au même endroit, ni au même prix !

Bon plan hotêl :
A Huaraz nous nous sommes trouvés un très bon petit hôtel en plein centre ville à deux pas du marché, à 30 soles (8,5€) la nuit pour une chambre lit double, salle de bain commune (mais eau chaude) et un réseau wifi convenable qu'on captait dans la chambre.
Hospedaje Central - Jr. Julian de Morales 321 - Mcdo. Central Huarupampa

25 août 2015

Île de Pâques, escale sur une des îles les plus isolées au monde

L'Île de Pâques (Rapa Nui en pascuan), une île mythique par son histoire et son isolement. Située grosso modo à mi-chemin entre Tahiti (à 4 100 km) et les côtes chiliennes (à 3 700 km), l'île habitée la plus proche est à 2000 km et c'est une île qui compte 67 habitants ! On peut donc dire que c'est parmi les îles les plus isolées au monde ! Et on s'en rend vite compte. On a beau scruter l'horizon, il n'y a rien à voir dans le grand bleu de l'océan. On s'y sent d'autant plus au bout du monde, que cette île, dont la circonférence est d'une cinquantaine de kilomètres, compte moins de 4 000 habitants et n'est composée que d'un seul village, Hanga Roa. Quelques maisons ici et là s'échelonnent le long de la côte, le long d'une route principale où on trouve quelques échoppes, qui sont les seuls magasins de l'île et on n'a pas l'embarras du choix.


C'est pourtant une île qui révèle bien des merveilles et surtout des mystères. L'intérêt d'aller s'y perdre, est de pouvoir admirer de ses yeux, ces si fameuses statues de pierre : les Moai. Ces statues, qui ont été érigées entre 1200 apr. J.-C et 1500/1600, et dont le transport jusqu'à leur Ahu (emplacement) reste toujours un mystère. A cause notamment des incursions étrangères qui ont décimé la population (épidémie et esclavage), et qui ont provoqué une cassure dans la transmission orale de la culture Rapa Nui. Mais, grâce au travail des archéologues, et notamment à William Mulloy, un des premiers historiens à s'être intéressé aux trésors de l’Île de Pâques et à les avoirs mis en lumière dans les années 70, on sait aujourd'hui :
  • que ces statues n'ont aucun caractère religieux. Elles représentent en fait les plus importants ancêtres de chacun des clans de l'époque. Se faire édifier un Moai était le moyen de matérialiser son pouvoir et sa richesse.
  • qu'elles étaient quasiment toutes positionnées dos à l'océan afin de faire face au  peuple. Seules 7 Moai regardent vers l'océan (cf photo de droite). La légende dit qu'ils représenteraient les 7 premiers polynésiens qui ont découvert l'île. Etant donné qu'ils seraient venus depuis les îles Marquises, ces 7 statues auraient ainsi été positionnées face à la mer dans la direction de leur île d'origine.
 
  • que ces statues sont constituées de deux blocs de pierre, le corps et le Pukao (chapeau). Que ces deux blocs ont été taillés dans deux carrières distinctes, transportés puis assemblés sur site, ie sur leur Ahu. Dans une carrière de basalte, les corps des Moai étaient taillés en un seul bloc. Quand tous les contours sauf un, étaient taillés, ils positionnaient des rondins de bois pour soutenir le Moai et taillaient ensuite le dernier côté afin de détacher le Moai de la roche. Dans une carrière de pierre volcanique rouge, ils sculptaient les Pukao, les chapeaux des Moai. Cette pierre étant plus friable, lors du transport une importante quantité de matière était perdue. Ils taillaient donc dans la carrière des énormes cylindres, qu'ils retaillaient une fois sur place, avant de les monter sur la tête des Moai. La fabrication des Moai a pu être retracée car on a retrouvé beaucoup de Moai et Pukao en cours de fabrication dans les deux carrières de l'île. Par contre, on ne sait pas pourquoi de nombreux Moai n'ont pas été terminés (397 en tout). Pourquoi certains Moai ont été terminés mais pas transportés jusqu'à un Ahu (92 en tout). Comment ils transportaient les Moai et les Pukao jusqu'à leur Ahu. Ni comment ils montaient et fixaient les Pukao sur la tête des Moai. Et c'est d'autant plus surprenant quand on sait qu'en moyenne un Moai fait 4 mètres de haut, pèse 12,5 tonnes et à un volume de 5,96 m3.
  • que ces Moai ont tous été renversés par terre par les Pascuans courant 1500/1600 apr. J.-C pour marquer la fin du culte aux ancêtres. Cette transition au culte de Make-Make (un unique chef), l'homme-oiseau, semblerait liée, d'après la tradition orale, à une grave crise écologique et économique entraînée par la surexploitation des réserves de l'île. Avant cette période, l'importante croissance du culte aux ancêtres avait entraîné la construction de centaines de Moai (887 identifiés). Or les ressources de l'île étant limitées, des guerres tribales ont fini par éclater et renverser le culte aux ancêtres.
    NB : tous les Moai actuellement debout ont donc en fait été redressés dans les années 70 par les historiens.

Pendant 4 jours, nous avons donc sillonné ce musée à ciel ouvert en voiture à la recherche des 288 Moai transportés jusqu'à leur Ahu. 



Eté visités les deux carrières de Moai et été sidérés par le nombre de Moai en cours de fabrication.


Pris notre petit-déjeuner en admirant le lever du soleil sur le visage des Moai. 


Admiré les vagues se fracasser le long de la côte accidentée.


Foulé l'unique plage de sable fin de l'île. 


Eté au sommet des volcans de l'île pour pouvoir l'admirer quasiment en entier.


Eté dans des grottes avec vue sur l'océan, des grottes creusées par des coulées de lave volcanique.


Vu le plus grand Moai recensé. Il n'est pas fini et donc encore emprisonné dans la roche. Mais s'il avait été terminé, les archéologues estiment qu'ils auraient mesuré 21,6 mètres de haut et pesé entre 160 et 182 tonnes. Peut-être se sont-ils arrêtés en cours en se disant que cette fois-ci la Mana ne serait pas suffisante pour les aider à le transporter jusqu'à son Ahu. La Mana, c'est une des deux forces qui, dans la culture Rapa Nui, dirige le monde. La Mana, c'est une force surnaturelle qui apporte force et puissance, qui assure une pêche miraculeuse, une navigation sûr etc. C'est aussi grâce à la Mana, que d'après la culture Rapa Nui, les habitants auraient réussi à transporter les Moai vers les Ahu. Et quand on compare avec les différentes hypothèses émises par les chercheurs, dont certaines assez farfelues, on se dit que cette explication a l'avantage d'être beaucoup plus simple !!

En tout cas, on a beaucoup apprécié notre passage sur l'Île de Pâques et d'autant plus qu'on y a été très chaleureusement accueilli par Marco, un chilien originaire de l'Île de Pâques qui gracieusement ouvre les portes de sa maison à des couchsurfeurs du monde entier. On est resté 4 jours chez lui et bien que la promiscuité était de la partie, car il accueillait en même temps que nous 8 autres voyageurs dans une maison de 3 pièces, on a beaucoup apprécié cette expérience en collectivité. On y a rencontré chiliens, argentins, américains et deux autres français avec qui nous avons visité l'île. Le soir, à tour de rôle, un petit groupe cuisinait pour tout le monde. Barbecue, apéro, échanges et fou rire ont été de la partie !!!


Mais au fait, pourquoi l'Ile de Pâques s'appelle ainsi ?
C'est tout simplement parce que cette île a été découverte (enfin re-découverte) par le Néerlandais Jakob Roggeveen en 1772 le jour de Pâques. Mais ce n'est pas comme ça qu'on devrait appeler cette île. On devrait l'appeler comme ses habitants, l'île de Rapa Nui, qui signifie Grande Rapa. Rapa est en fait une autre île de Polynésie qui est similaire par sa forme, son isolement et climat (rigoureux et venteux) à l’Île de Pâques.