18 septembre 2015

Arrêt au mirador de Nasca pour admirer les fameuses lignes

Depuis Ica, nous avons continué notre descente en direction du sud, en direction d'Arequipa (notre prochaine étape). Mais nous avons décidé de nous arrêter au passage par la ville de Nasca, afin de voir de nos yeux, ces si mystérieuses lignes et dessins gravés dans le sol.

Nous en avions déjà vaguement entendu parler, sans savoir vraiment ce que c'était et en gardant surtout en mémoire la théorie farfelue selon laquelle ces lignes et figurines auraient été tracées par un vaisseau extraterrestre et représenteraient un message à l'intention des terriens. 

Pour les admirer, deux choix s'offrent au public : les voir du ciel en avion (prix : entre 50 et 70 USD par pers. pour 35 min de vol) ou d'un mirador accessible par la route (prix : 2 soles, soit 0,6€). Notre curiosité ayant malheureusement des limites budgétaires, nous avons donc opté pour le mirador. De là-haut, nous n'avons par contre pu admirer que 3 figures parmi les 70 répertoriées et quelques lignes sur les 800 figures géométriques du site. Mais au moins on n'a pas grevé notre budget ! On pensait surtout voir plus de dessins du mirador. Mais comme il ne fait qu'une vingtaine de mètres de haut et que ces figures ont plus été fait plus pour les dieux (ie vue du ciel) que pour le commun des mortels, la perspective de là-haut est très réduite. Vu l'état du mirador, c'est à se demander si les compagnies aériennes ne feraient pas un peu de lobbying afin de rester le seul moyen de les voir correctement.


Enfin, tant pis, de notre petit mirador, nous avons pu quand même voir un arbre (photo de gauche) et deux mains (photo de droite - oui il n'y a que 4 doigts).


On aurait dû aussi voir un lézard, mais on a eu beau scruter la pampa, on ne l'a pas trouvé... De là-haut, on a aussi vu qu'il existait un autre mirador, gratuit cette-fois car naturel. A 2 km du mirador, se trouve en effet une petite colline d'une vingtaine de mètres environ. Et si de là-haut on ne voit pas de dessins, on voit par contre distinctement des lignes rectilignes partant dans tous les sens. On se rend surtout mieux compte, que ces lignes (ces géoglyphes = dessins à même le sol) ne sont pas en fait pas gravées, mais réalisées en ayant enlevé les cailloux pour dégager un sillon dans le sol. Et c'est là qu'on réalise que c'est assez incroyable qu'elles soient encore visibles. La conservation de ces lignes serait apparemment liée au microclimat de la région, qui est un des plus sec au monde, et à la nature du sol, qui contient du gypse, qui sans eau, colle le sable et la poussière.


Le mystère autour de ces lignes repose donc en fait seulement sur leur but/signification. La théorie la plus répandue avance qu'il s'agirait d'un calendrier astronomique géant datant de 400 à 650 apr. J-C.

Informations pratiques :

Le mirador duquel on peut observer les lignes de Nasca est situé à 30 km au nord de la ville de Nasca. Etant situé sur la route reliant Ica et Nasca, et étant donné qu'on venait du nord, pour s'y rendre, nous avons donc tout simplement acheté un billet de bus pour Nasca (prix : 10 soles, soit 2,8€ avec la compagnie Flores), et demander au chauffeur de nous déposer en route. Les bus au Pérou sont en fait souvent des omnibus qui s'arrêtent à la demande, donc ça ne pose aucun problème. Et après 2h de visite sur le site, nous avons de même arrêté un bus au passage qui nous a ramené en ville pour 5 soles par pers., soit 1,2€. Plusieurs compagnies de bus font ce trajet toutes les heures. Avec un peu de chance, on peut donc être rapidement pris en bus stop (nous on n'a attendu que 10 minutes).

15 septembre 2015

Huacachina, notre première oasis & parc d’attraction dans le désert

De Pisco, nous avons pris un bus vers la ville d’Ica où, non loin de là, un décor plus qu’atypique nous attendait (Bus : 1h de route, 5 soles par pers., soit 1,2€ avec la compagnie Flores). A seulement 5 km du centre ville, que nous avons parcourus en moto-taxi (5 soles, soit 1,2€), nous avons en effet découvert, caché derrière des falaises de sable, une petite oasis dans le désert. 


Certes, ce n’était pas une oasis sauvage comme on peut le voir dans les films d’aventure. Mais plutôt un micro parc à touristes. Mais bon, pour une fois, on s’est plu à jouer les touristes. Et on les a joués à fond on réservant dès notre arrivée les deux activités phares de l’oasis : le Buggy et le Sandboard !


Le Sandboard, c’est tout simplement du surf sur sable. De manière assez surprenante, on a ainsi croisé dans le micro centre-ville de Huacachina, des groupes de surfeurs, planches sur l’épaule. En tout cas, ça a été pour moi l’occasion de tester le surf ! C’est le même principe que le surf normal, sauf que là, quand on tombe, on mange du sable et non de la neige. Et, moi qui étais novice, je me suis vite transformée en bonhomme de sable. D’autant plus que j’avais eu la bonne idée de me tartiner de crème solaire juste avant ! En tout cas, c’est du sport, car là, il n’y a pas de remontée mécanique.


Et le Buggy, c’est du 4x4 dans les dunes version montagnes russes. Enfin, c’est un 4x4 revisité qui ressemble plus à une navette de parc d’attraction qu’à une voiture. Une fois à l’intérieur, on sert sa ceinture à bloc et les fesses. Car le chauffeur s’en va à fond les manettes dans des dunes allant jusqu’à une cinquantaine de mètres de haut environ. C’est sensations fortes plus que garantie. Il est difficile de ne pas se mettre à crier tellement on sent son cœur se décrocher dans les descentes. Et à l’approche d’une dune, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé, car on se sait pas à quel point la pente derrière est pentue ! A chaque arrêt, on entend les cris des passagers des autres buggies. Si on fermait les yeux, on se croirait en pleine fête foraine. Heureusement le désert est grand. Notre chauffeur nous a d'ailleurs rassurés en nous expliquant qu’ils suivaient tous un parcours bien particulier pour ne pas se rentrer dedans. 


Nous sommes restés une journée à Huacachina, ce qui a été suffisant pour se balader au sommet des dunes, surfer et faire du buggy. Nous avons logé sur place, mais ce n’est pas ce qu'on recommanderait. Tout y est plus cher, hôtels comme restaurants sans pour autant que ça soit mieux qu’ailleurs. C’est la journée que l’oasis est belle. A refaire, on retournerait dormir à Ica, après avoir admiré le coucher de soleil sur les dunes bien sûr !

Informations pratiques :

Nous avons dormi à Huacachina à l’Hospedaje Mayo. Pour 130 soles à deux (soit 37€ pour 2 pers.) nous avons eu la nuit + une session de Buddy et Sand Board de 2h de 16h à 18h (pour voir le couchée de soleil sur les dunes). Nous y avons aussi loué une planche de surf à 5 soles (1,2€) pour pouvoir s’entraîner avant. Et on n’a pas regretté, car lors de notre session Buggy/Sandboard, on a fait de la luge sur la planche et non du surf. C’était très marrant, mais ça aurait été dommage de ne pas avoir testé le vrai surf sur sable.

RQ : nous ne recommandons pas vraiment notre hôtel car le proprio n’est pas très sympa. Les chambres sont propres et agréables, mais le wifi ne marche pas très bien. Seul avantage, le restaurant de l’hôtel propose des menus à 10 soles (2,8€) et ça semble le menu le moins cher de Huacachina.

14 septembre 2015

Paracas, le Paradis des oiseaux !

Après avoir bien profité de nos 4 jours dans la jungle, il ne nous restait plus que la partie la moins sympathique : rentrer. Et le retour a été long... Nous étions en effet au plus au nord de notre périple en Amérique du Sud, et comme nous avions déjà visité le nord du Pérou à l'aller, il nous fallait redescendre dans le Sud.... On aurait pu prendre un avion à Tarapoto, mais ça aurait été beaucoup plus cher. Du coup, de Lagunas, après 7h de bateau à nouveau jusqu'à Yurimaguas et une nuit de repos, nous avons pris, de Yurimaguas, un bus direct jusqu'à.... Lima. Pendant 33h, nous avons parcouru 1 100 km et eu au moins le loisir de regarder les paysages changés petit à petit. Après avoir sillonné sous un soleil de plomb et à 30 km/h (route non bitumée oblige) des centaines de kilomètres dans la forêt, nous avons fini par atteindre des paysages de montagne plus frais et désertiques. Nous sommes montés jusqu'à un col à 5 000 mètres pour redescendre ensuite vers la mer et Lima, enfin !!!(100 soles par pers., soit 29€, pour 33h de bus en semi-cama, ie. avec sièges inclinables, avec la compagnie Universo).

Une fois à Lima, comme lors de notre première escale, on ne s'y est pas senti très à nos aises. Déjà, chose inhabituelle, on a une galéré pour trouver un hôtel. Tous ceux sur notre chemin étaient soit complet soit beaucoup trop cher. Finalement, l'hôtel qu'on a trouvé est le moins cher à date du Pérou (19 soles, soit 5,4€), mais la chambre (sans salle de bain) était de style assez carcéral. Etant donné notre planning chargé au Pérou, on a décidé de partir dès le lendemain. Même si on a encore du temps, il ne faut pas qu'on s'éternise partout si on veut atteindre Ushuaia avant Noël !

De bonne heure nous sommes donc repartis en bus, mais pour seulement 2h cette fois-ci, en direction de Pisco, une ville célèbre pour le Pisco, une eau-de-vie à base de raisin, autour de 40°C (Bus : 15 soles par pers., soit 4,2€ avec la compagnie Jaksa). Mais, contrairement à toute attente, si nous sommes venus jusque-là, ce n'était pas pour le Pisco, mais pour les pélicans. A une vingtaine de kilomètres de là, à côté de la ville de Paracas, se trouve la plus grande réserve d'oiseaux du Pérou. Située dans une des zones les plus désertiques de la côte péruvienne, elle présente surtout l'avantage de bénéficier de courants marins extrêmement froids, qui favorisent la formation de plancton, qui nourrissent les poissons, qui nourrissent les oiseaux. Les côtes de la réserve sont donc plus que surchargées d'oiseaux en tout genre, dont des pélicans, qu'on peut même croiser dès le port de Paracas vu qu'ils sont bien nourris par les locaux. 




Le lendemain de notre arrivée, après avoir la veille, testé dans la rue un cocktail à base de Pisco (pour notre culture personnelle !), nous sommes partis de bonne heure en collectivo jusqu'à la ville de Paracas (2 soles par pers., soit 0,6€). 




Du port, tout en prenant notre petit-déjeuner, on s'est bien amusé à regarder les pélicans voler, atterrir sur l'eau tels des planeurs, se chamailler sur la plage et piquer dans l'eau à la recherche d'un poisson. 



Ensuite nous avons loué des VTT (20 soles par vélo, soit 6€) et sommes partis vadrouiller dans la réserve qui est à quelques kilomètres du port de Paracas. Nous avons sillonné des paysages désertiques assez lunaires et été transportés par le bleu vif de l'océan.




On a évidemment croisé en chemin des oiseaux de toute taille et couleur. Et on a bien pédalé sur des chemins caillouteux et sableux, qui avaient la fâcheuse tendance de ne pas être plats. Pour corser un peu le tout, un petit vent de face nous a suivis sur une bonne partie du parcours ; la côte n'est pas désertique par hasard ! Mais après un trek de 4 jours assis dans une pirogue et 1 jour et demi passé dans un bus, ça nous a fait plus que du bien de bouger notre body !





Après une bonne matinée de vélo, nous sommes allés nous remettre de nos efforts sur le port. Au menu : cheviche et chicharron de poissons frais. Deux spécialités péruviennes, qui nous ont permis de savoir si on préférait le poisson cru ou en friture. Et les avis sont partagés !

Informations pratiques :


- Nous avons choisi de loger à Pisco et non à Paracas car c'est de Pisco que les bus les moins chers arrivent et repartent. Et nous n'avons pas du tout regretté notre choix car nous avons trouvé la ville de Pisco beaucoup plus agréable que Paracas, qui est exclusivement (et trop à notre goût) touristique. Certes, à Pisco, il n'y a pas la mer, mais il y a plus de locaux que d'étrangers. 


- Nous avons décidé de ne pas faire le tour touristique en bateau autour des Iles Ballestas, car d'une part il est très cher (au minimum 80 soles par pers. tout inclus, soit 23€), et d'autre part, nous en avions un peu marre des tours organisés. On avait envie cette fois-ci d'y aller à notre rythme.

11 septembre 2015

Sudado de Piranha & chips de bananes plantains

Origine : Pérou (Forêt Amazonienne)

Pendant notre séjour dans la jungle amazonienne nous avons découvert plusieurs façons de déguster le poisson (dont le piranha) : frit, cuit au feu de bois dans une feuille de bananier ou en sudado. Et j'avoue que quel que soit le poisson cuisiné, ça a toujours été un régal avec peu d'ingrédient et peu de préparation.


Ingrédients (pour 4 personnes) :

- 4 à 8 piranhas suivant leur taille ! (ou autre poisson entier ou en filet)
- 4 tomates
- 1 oignon
- 3/4 gousses d'ail
- 1 cuillère à soupe de Sazonador (sachet d'épices péruvien) ou à défaut : 1 cuillère à café de piment + 2 à 3 cuillères à café de paprika + du sel
- 4 bananes plantains vertes (c'est important qu'elles ne soient pas mûres)

Recette :

- Si vous cuisinez des poissons entiers, il faut d'abord les préparer.
  1. Écaillez-les avec un couteau.
  2. Videz-les. Entaillez au niveau de l'abdomen et sortir tout ce qu'il y a à l'intérieur. Ne pas oublier les branchies au niveau du bas des joues.
  3. Avec un couteau, faire des entailles serrées sur toute la longueur de la peau du poisson, des deux côtés. Cela permet de mieux cuire le poisson et qu'il prenne le goût des épices.

- Émincez finement l'oignon et l'ail, puis les faire revenir dans une cocotte dans un peu d'huile.
- Coupez les tomates en lamelles. 


- Quand l'oignon a bien blondi, ajoutez les poissons (entiers ou en filets) puis au-dessus les tomates sans mélanger. Salez et ajoutez les épices.


- Ajoutez un bon bol d'eau (voir plus suivant la quantité de poisson). Il ne faut pas que les poissons soient entièrement recouverts d'eau.


- Couvrir immédiatement après avoir ajouté l'eau et laisser mijoter pendant 20 bonnes minutes ou plus suivant la taille des poissons.
Astuce : si vous cuisinez des poissons entiers, pour savoir s'ils sont cuits, il suffit de regarder si les yeux sont sortis de leur orbite. 

- Pendant ce temps, préparez les chips de bananes plantains. 
- Pour cela, après avoir pelé les bananes, coupez-les en lamelles d'un demi-centimètre dans le sens de la longueur.


- Dans une friteuse ou une poêle à large bord, faire frire quelques minutes les bananes jusqu'à ce qu'elles soient bien dorées.


- Les égouttez, et une fois que les bananes ont refroidi, ajoutez un peu de sel fin.

9 septembre 2015

4 jours dans la jungle amazonienne

Quand on est en Amérique du Sud, il y a quelques incontournables, et la jungle amazonienne en fait partie. Bon j'avoue qu'au début, ça ne m'enchantait guère. Après notre expédition dans la jungle en Malaisie (sangsues, forte humidité & moustiques à gogo - cf. article), je n'étais pas franchement pressée d'y remettre les pieds. Mais bon cette fois-ci, il y avait en récompense la perspective d'apercevoir pas mal de bêtes sauvages !! Alors, pour ne pas avoir de regret, j'ai accepté de quitter mon confort (parfois précaire) en direction de l'Amazonie !


Mais ça a été d'abord tout un voyage, car la jungle ça se mérite. De Chachapoyas, nous avons pris un mini-bus en direction de Tarapoto, la dernière grande ville avant la jungle (7h de route - 35 soles par pers, soit 10€ - Compagnie : Tourismo Selva). Après une balade rapide dans la ville pour se dégourdir les pattes et une bonne nuit de repos, nous sommes repartis le lendemain en mini-bus en direction de Yurimaguas (3h de route - 10 soles par pers, soit 2,9€. - Compagnie : Tourismo Selva).

A Yurimaguas, à part le marché et le port, il n'y a pas grand chose à faire. Nous avons réglé les derniers détails avec notre agence de trekking (Peru Selva), que nous avions au préalable contactée par email pour réserver notre trek de 4 jours. Puis acheté nos billets de bateau pour le lendemain (40 soles par pers., soit 11,4€) et préparé un petit baluchon pour le trek. Car il n'était pas question de partir avec toutes nos affaires dans la jungle. On va être sale pendant 4 jours alors autant salir le moins d'affaire possible.


Le lendemain, de bonne heure, nous avons donc quitté la "civilisation" en direction de Lagunas, un petit village de 4 000 habitants non loin de la réserve de Pacaya Samiria où nous allions vadrouiller pendant 4 jours. Pendant les 7h de bateau (et c'était un « fast » boat) j'ai eu le temps de chercher des yeux des crocodiles (en vain) et de sursauter dès qu'un gros poisson se tortillait à la surface de l'eau. Faut dire qu’à première vue cette rivière maronnasse n’inspire pas vraiment confiance. En chemin nous avons croisé des petits villages de 3 maisons et déposé des passagers sur la berge au milieu de nulle part (enfin à première vue). 


Nous sommes arrivés à Lagunas en fin d'après-midi où nous avons rencontré Javier, qui avec Wellington, sera notre guide pendant les 4 prochains jours. Après nous avoir conduits à notre hôtel, il ne nous restait plus qu'à sillonner la seule rue de Lagunas et à jouer aux cartes ! Quelques jours avant de partir pour la jungle, nous avions fait la connaissance d'un couple de français (Audrey & François) qui avait le même programme que nous. Nous sommes donc partis tous ensemble avec la même agence et on a ainsi eu des compagnons de jeu. 


Le lendemain (soit 3 jours après avoir quitté Chachapoyas - la jungle ça se mérite vraiment), nous avons enfin commencé notre trek. Après une courte balade en moto taxi, nous avons atteint le début de la réserve. Là-bas, deux pirogues nous attendaient. Car oui, je ne l'ai pas précisé, mais c'est un trek en pirogue cette fois-ci que nous avons fait ! Deux guides pour 4 personnes et une cuisinière nous accompagnaient. Inutile de dire qu'on a été comme des coqs en pâte pendant 4 jours. 


La journée nous sillonnions la rivière Tiblio en scrutant les bas-côtés. Les deux premiers jours dans le sens du courant, les deux derniers, à contre-courant (et il y avait du courant). Mais bon, ce n'est pas nous qui avons pagaillé le plus car nous nous relayions pour être le quatrième rameur. Et c'était surtout les guides qui étaient les moteurs. Ils étaient impressionnants car infatigables.


Pendant ces balades, nous avons donc eu tout le loisir de chercher serpents, oiseaux, singes etc. Et là encore se sont en fait les guides qui ont tout fait. En ramant, ils étaient capables, parfois 100 mètres à l'avance de voir singes, loutres d'eau douce, tortues, oiseaux etc. Ils n'ont pas cessé de nous bluffer et de tester notre vue ! Car bien souvent, on ne distinguait pas facilement les animaux qu'ils nous montraient ...!

En tout cas, on a bien enrichi notre vocabulaire animalier en espagnol car nous avons vu : des serpents (dont un bébé anaconda), des aigles, des perroquets, des oiseaux de toutes les couleurs, des singes en tout genre dont des paresseux, des énormes toiles d'araignée et les araignées qui vont avec (dont une tarentule), des hérons, des papillons de toutes les couleurs, des loutres d'eau douche et des dauphins roses ! Pour ces derniers, on a été vraiment chanceux, car normalement il aurait fallu s'enfoncer plus loin dans la jungle pour en voir. Ça a été la cerise sur le gâteau ! 





Vous allez me dire que jusque là, il n'y a rien de bien aventureux ! Et pourtant ! Nous avons été à la chasse aux crocodiles, pêché des piranhas et lutté contre des bataillons de moustiques insatiables. 

La « chasse » aux crocodiles 

Deux soirs de suite, nous sommes partis en pirogue et à la frontale, à la "chasse" aux crocodiles ! La journée, les crocodiles dorment, il est donc très rare d'en apercevoir. Il faut aller se balader la nuit pour avoir une chance de voir leurs museaux. L’avantage, c’est qu’en journée, on peut sans problème mettre la main dans l'eau ou même se baigner. Mais bon, perso, de savoir tout ce qu’il y avait en dessous (crocos, piranhas, anacondas etc.), m’a coupé toute envie de baignade. Guillaume, lui, a quand même tenté pour le fun, mais il n’est pas resté bien longtemps et il n’était pas assez serein pour faire la planche.

En tout cas, mieux vaut éviter les bains de minuit, car c’est la nuit que les crocos chassent et sortent donc la tête de l'eau. Enfin surtout les yeux. Et c'est comme ça qu'on les repère. En cherchant dans la nuit noire, deux petits points jaune-orangé qui scintillent. La première fois, ça nous a fait vraiment bizarre d'embarquer dans la pénombre. Chaque petit bruit sourd me faisait sursauter. Personne n’osait parler. On n'entendait que les bruits le la jungle et les remous de l’eau sous l’impulsion de la rame. Après 15 minutes de balade, notre guide s’est approché de la berge et là, tout d’un coup, a mis les pieds dans l’eau. J’avais froid dans le dos pour lui. Mais lui, imperturbable, s’est approché à tâtons du bord, et d’un geste brusque nous a sorti de l’eau en une minute un bébé croco ! Enfin pas si bébé que ça, car il avait quand même déjà 2/3 ans. C’est que ça ne pousse pas bien vite ces bêtes là. Mais bon, ça a quand même déjà des bonnes petites dents. J’ai donc veillé à bien lui serrer la gueule quand je l’ai pris dans mes bras. 


Par la suite nous n’avons repêché et vu que des bébés crocodiles, qui sont en fait beaucoup moins craintifs que les gros. L’expérience leur apprendra à se méfier de nous je pense, et surtout, ils doivent bien finir par en avoir marre de se faire chatouiller par des gringos. D’après nos guides, en chemin, nous avons croisé plusieurs gros crocos. Suivant l’espacement entre leurs yeux, ils arrivent à estimer leur taille. Mais nous, à part deux points scintillants, on n’a rien vu d’autre. Et peut-être que c’est très bien comme ça, car il y a parfois des attaques de crocodiles, notamment quand on s’approche trop près de leur nid. 


2. La pêche aux piranhas 

Pendant ce trek, l’autre cerise sur le gâteau, c’est que nos guides étaient des très bons pêcheurs et que la rivière foisonne de poissons. Un des guides a d’ailleurs pêché au harpon dès le premier matin, un poisson-chat de 8 kg. On a tout de suite compris qu’on allait manger du poisson frais à tous les repas.


Et ce n’était pas pour nous déplaire ! Ça nous a permis de varier notre alimentation, car depuis l’Asie, c’est plutôt poulet à chaque repas ! Mais pour manger, il nous fallait donc pêcher. Et on ne s’est jamais senti aussi bon pêcheur. C’était en fait trop facile tellement il y avait de poissons. Deux minutes, était en moyenne le temps d’attente avant qu’un poisson ne morde à l’hameçon. Après il fallait réussir à le remonter à bord, ce qui n’était pas garanti à tous les coups. Mais bon, en peu de temps, on a quand même réussi à chaque fois, à remplir nos pirogues (26 piranhas lors de la 1ère session !). Et quand on pêchait à la ligne avec pour hameçon des morceaux de poissons crus, c’est très souvent les piranhas qui mordaient en premier ! Au début, dès que je sentais ma ligne être tirée par le fond, j’étais un peu affolée à l’idée de remonter un piranha. J’avais trop peur qu’il tombe dans le bateau et me croque les mollets. Les premiers sont d’ailleurs restés dans l’eau, car j’étais trop hésitante à les remonter. Et puis, j’ai fini par prendre le coup de main ! C’est que, au maximum de ma forme, j’ai quand même pêché 10 piranhas ! Bon certes, ce n’était par contre pas moi qui faisait le sale boulot, i.e. qui les prenait à la main pour les tuer et enlever l’hameçon (j’avais trop peur de perdre un doigt !). 



3. La guerre contre les moustiques 

Si en journée sur notre barque nous étions étonnamment à l’abri de tout moustique. Dès qu’on s’arrêtait pour déjeuner et surtout le soir, des nuages de moustiques affamés nous assaillaient. Et inutile de dire qu’autant l’anti-moustique comme les vêtements ne leur faisaient pas peur du tout. J’ai préféré ne pas compter le nombre de piqûres sur mes cuisses et genoux, qu’ils ont tout particulièrement affectionnés. J’ai essayé de ne pas trop me gratter (en vain). La seule solution que j’ai trouvé (au bout de seulement 3 jours malheureusement), c’est d’empiler le plus de couche possible. A la fin, je ne sortais donc plus sans mon sac à viande qui me servait de bouclier. Et ça marchait plutôt bien. En tout cas je n’ai pas regretté la chemise que j’avais achetée à Yurimaguas (pour 10 soles / 2,5€ dans un magasin de seconde main). Certes elle n’était franchement pas sexy, mais elle était tellement grande que les moustiques n’arrivaient pas à m’atteindre (enfin sur le haut du corps !). Inutile de dire, qu’à cause d’eux, les repas étaient vite expédiés. Je passais autant de temps à manger qu’à écraser tous ceux qui osaient s’approcher de moi (mais bon, je ne les ai pas tous eu de toute évidence). Une fois notre assiette engloutie, on s’empressait donc de se cacher sous nos moustiquaires. Les soirées n’ont pas été très longues !


Après 4 jours dans la jungle on a regagné le petit village de Lagunas avec le sentiment de revenir en ville. On a en tout cas tous beaucoup apprécié ces journées dans la forêt amazonienne, même moi ! C’était assez magique de naviguer entre les arbres et on ne s’est pas lassé de ces paysages qui défilaient devant nous. Et d’autant plus que nous avons vu tous les animaux que nous voulions absolument apercevoir. Bref, ça valait carrément le coup et c’était beaucoup plus confort que je ne l’aurais cru. La jungle était beaucoup moins humide qu’en Malaisie. On n’a donc pas été trempé pendant 4 jours. On a pu se doucher 2 soirs sur 3. On a mangé du poisson frais comme jamais. Goûté aux œufs de tortues. Et tous les soirs on a dormi sur un bon matelas sous le couvert d’une moustiquaire. Que demander de plus ! 


Informations pratiques

Trek de 4 jours / 3 nuits : 130 soles par jour par pers., soit 520€ par pers. (148€) pour 4 jours, tout inclus (guide, nourriture, hébergement & entrée de la réserve).

NB : Nous avons eu à choisir entre Lagunas & Iquitos, qui sont tous deux, des lieux de départ pour trekker dans la jungle amazonienne au Pérou. Nous, nous avons choisi Lagunas (sans regret) pour trois raisons :
     - la proximité : aller à Iquitos nous aurait demander plus de temps ou d'argent, si on avait décidé d'y aller en avion (à Iquitos, il y a un aéroport).
      - le prix : Lagunas est beaucoup moins touristique et donc beaucoup plus accessible en terme de prix. On a entendu dire que d'Iquitos, c'est le double.
      - le côté plus sauvage :  étant moins touristiques, les lodges de la réserve de Pacaya Samiria le sont aussi. Ils sont peut-être moins conforts, mais plus typiques et surtout plus tranquilles.