19 février 2015

Béné & Guillaume à la ferme

Jeudi 12 Février 2015 - 9h


Il est temps pour nous de quitter Chiang Mai pour quelques jours au vert. Wat, un fermier Karen*, compte en effet sur nous pour lui donner un coup de main pendant une semaine. Nous l’avons connu via le site helpx  (même principe que le site Woofing) qui met en contact des voyageurs cherchant du travail en échange du logis et du couvert avec des exploitants, hôteliers, associations etc. à la recherche de main d’œuvre flexible, temporaire et peu coûteuse. En Thaïlande, le concept est légèrement différent car nous avons quand même participé un peu aux frais (250 THB par personne et par nuit), mais en général, le concept n’implique pas d’argent, car l’aide apportée par les bénévoles est censée couvrir les frais d’hébergement et de nourriture. Cependant, quand on a vu l'annonce de Wat : "Famille Karen* cherche des volontaires pour l'aider dans les tâches journalières de sa ferme bio, à raison de 4/5 heures de travail par jour dans les montagne du nord ouest de la Thaïlande, on s'est dit : "Quoi de mieux pour rencontrer des thaïlandais et sortir des sentiers touristiques !". C'est sûr, payer pour travailler peut paraître étrange. Mais ce qui est encore plus étrange c'est que nous avons "postulé" et accepté cette offre!!


Le jour du ramassage scolaire est donc arrivé ! Le rendez-vous a été établi depuis déjà 10 jours avec Wat : 11h devant le supermarché Tesco à Mae Wang, une petite ville à mi-chemin entre Chiang Mai et sa ferme. Pour nous y rendre, sur les indications de Wat, nous montons à bord d'un taxi collectif (30 THB par personne), mais ce sont plutôt des bus flexibles, car ils ne vous emmènent pas non plus n'importe où (ils ont des directions).

 

10h : nous voici arrivé au lieu de rencontre (on ne voulait pas être en retard le 1er jour !). Nous avons donc 1h à tuer avec nos gros sacs à dos. On fait un rapide tour dans le marché à côté: ça doit être le 20ème qu'on fait, mais on ne s'en lasse pas.
10h10 : le marché n'est pas assez grand pour nous occuper une heure, il ne nous reste donc plus qu'à attendre sagement Wat. Nous devions prévoir notre eau (potable) et du papier toilette pour une semaine. Nous avons 50 minutes pour nous en chargé ! Une petite discussion de quantité s'impose quand même :
Béné : Combien de rouleaux?
Guillaume : Je ne sais pas. 2?
Béné : Ou là, non, au moins 1 tous les deux jours
Guillaume : Tant que cà!?
Béné: Bah oui, on ne sait jamais. Donc 3
Guillaume : Ok...

Une fois les quantités fixées, il ne restait plus qu'à trouver là où ça serait le moins cher ! J'ai donc fait ma petite étude de marché.
Béné : "10 THB le rouleau chez le revendeur indépendant vs 11 bath chez Tesco et 15 THB chez 7 Eleven"
"Mais par contre chez Tesco, on a 6 rouleaux pour 33 THB, c'est donc plus intéressant."
Guillaume : " Mais on n'en a besoin que de 3..."
Béné : "Oui mais c'est moins cher"
Guillaume : "Ok pour les 6. On laissera le reste à la famille "

Le même genre de discussion s'est établi pour l'eau avec "est-ce que ça vaut mieux 6 fois 1,5 L ou des bouteilles de 5 L ?". Bref, ça nous a quand même occupé 30 min tout ça. On s'amuse comme on peu, que voulez vous !!!

11h20 : un autre woofeur vient nous délivrer de notre attente en nous montrant le pick-up de Wat : et c'est parti pour une nouvelle heure de route - cabossée cette fois - en direction des montagnes et de la jungle ! 

Au sommet d'une montagne, nous découvrons la ferme de Wat, un petit coin de paradis que nous avons partagé avec d’autres volontaires venus du monde entier (Mexique, USA, Angleterre, Corée, Suisse et Finlande). Inutile de dire que ce n’est donc pas le français qui s’est imposé comme langue commune, mais c'est ce que nous voulions et ça nous a permis de pratiquer à nouveau notre anglais !

  

Pendant une semaine, nous avons ainsi partagé la vie quotidienne de Wat et de sa famille : voir comment et avec quels outils ils travaillaient, cuisinaient, vivaient dans une ferme au milieu de la jungle, sans raccordement à un réseau d’eau, d’électricité ou de tout à l’égout ! Et on a été bluffé par le confort et la beauté de cette ferme construite avec les moyens du bord et beaucoup d’huile de coude ! Nous avions en effet notre petit bungalow en bois et bambou pour nous deux avec notre propre de salle de bain avec toilette ! Grand luxe !

  

La ferme de Wat n’avait pas l’eau courante de la ville, mais celle d’une rivière juste à côté. Il a ainsi raccordé lui-même sa ferme à l’eau courante à l’aide de tuyaux en plastique en guide de canalisation (léger et facile à emboîter !). La seule différence c’est la température de l’eau (toujours froide…. mais c’est bon pour les cheveux à ce qu’on dit !).

Wat a tout construit de ses mains, avec l’aide de volontaires et des idées astucieuses. Dans la pièce commune qui servait aussi de cuisine, un égouttoir géant fait de morceaux de bambou permettait de faire la vaisselle tout en admirant la vue et sans jamais avoir besoin ni d’essuyer ni de ranger la vaisselle !

 

On a ainsi eu un peu l’impression de vivre à la Robinson vu que là-bas quasi tout est fait home-made et que tous les fruits et légumes viennent des fermes environnantes (celle de Wat inclus). Et on a travaillé aussi ! On a bêché, semé, arrosé, scié du bois - et oui même moi (Béné) mais pas beaucoup car rappelons-le, pas d’électricité implique pas de scie électrique !

  

Mais en faite, on a plus donné un petit coup de main que vraiment travaillé! En général, on « travaillait » en moyenne 3h par jour (on a connu plus dur !). Wat avait à cœur de ne pas nous surmener et de nous accorder des water break à rallonge ! Mais, on a quand même eu quelques blessures de guerre (ie des ampoules !) : nos mains chétives étant plus habituées à la douceur d’un clavier qu’au manche rugueux des outils.

Mais bon, heureusement du coup qu’on a participé financièrement car on n’aurait pas mérité notre pain et bungalow sinon. Notre aide (financière et active) doit permettre en faite à Wat de mettre du beurre dans ses épinards et d’accomplir certaines tâches difficile à faire seul (et je ne pense pas qu’il aurait de quoi se payer un employé).

On a donc eu du temps pour lire, sillonner les environs, aller se baigner dans la rivière, voir les chutes d’eau de la zone, discuter et juste laisser le temps s’écouler. Et pour nous, plutôt actif en vacances, ça n’a pas été facile au début d’avoir autant de temps libre. Mais c’est bien aussi de savoir juste profiter d’un endroit où il fait bon vivre et observer la vie autour de soi. Et l’endroit était idyllique pour ça : une superbe vue sur la vallée et les champs de Wat (bananiers, plants d’ananas, de cacahuètes, de haricots rouge, de choux, arbre à chili etc.), un temps ensoleillé mais pas du tout étouffant, beaucoup moins de moustiques qu’en ville, des supers plats Thaï à profusion (on a vraiment beaucoup plus mangé que travaillé !), des bananes du jardin à volonté etc..

 


Bref, cette semaine de travail nous a donc étonnamment ressourcé ! Ne dit-on pas d’ailleurs que le travail c’est la santé ! Expérience à renouveler en tout cas !

NB : Les Karens* sont un groupe ethnique tibéto-birman, dont 10% vivent dans le Nord de la Thaïlande et 90% en Birmanie. Tout au long de son histoire, ce peuple a été combattu par les autorités dominantes des pays qu'ils ont successivement traversés. C'est d'ailleurs pourquoi une partie a été s'installée dans le nord de la Thaïlande où il y avait des zones inhabitées ou dépeuplées suite  à des invasions birmanes.

5 commentaires:

  1. C est une excellente idée , ça me donne l idée de proposer mon jardin sur le site helpx, ainsi je verrai peut être 2 petits français venir bêcher mon jardin ...
    Blague à part, bravo pour ce reportage , plein de découvertes variées et très attractives
    Quelle est la prochaine étape? Gm

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  2. Merci pour ce récit. L'endroit avait l'air super, ça fait bien rêver !
    Bisous
    Lucie

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  3. Waouh génial ! C'est la 1ère fois que je ressens vraiment l' envie de bosser avec votre récit ! Bravo et merci pour la partage de votre quotidien !
    A + pour suivre vos aventures
    Yann

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  4. cela fait longtemps que je n'ai pas posté de commentaires, mais je suis toujours aussi assidue et impatiente de découvrir les nouvelles étapes !! passionnant !....bravo !!!!

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    1. Mille merci !! ça nous fait super plaisir !! Tout pleins de bisous !!!

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