27 août 2015

Huaraz, premier stop au Pérou en plein milieu de la Cordillère des Andes

De l’Ile de Pâques nous avons rejoint le continent en 5h de vol jusqu’à Santiago de Chili. Là-bas, nous y avons passé normalement (et espérons) notre dernière nuit dans un aéroport. Et le lendemain, après une nuit un peu difficile, nous nous sommes envolés pour le Pérou. L’idée était en fait d’aller chercher le soleil en se rapprochant de l’Equateur. Actuellement au Chili c’est l’hiver, alors qu’à 4h de vol plus au nord, il fait chaud.

Nous avons atterris à Lima où nous avons passé deux jours dans notre chambre d'hôtel à travailler sur notre plan de route. Nous étions en effet arrivés plus qu’en touriste en Amérique du Sud en sachant juste qu’on allait visiter d’abord le Pérou, puis la Bolivie, le Chili et l’Argentine. Il nous fallait donc nous poser dans un endroit ayant le wifi et potasser guides et blog de voyageurs pour savoir quoi visiter et dans quel ordre. En guise de pause nous sortions quand même un peu pour découvrir les spécialités locales. Petits pains, fromages, pâtisseries, fruits frais à gogo, on s’est vite senti bien au Pérou ! Par contre, la ville de Lima en elle-même, ne nous a pas séduits. Sachant qu’on allait forcément devoir y repasser nous n’avons pas visité le centre ville. Mais au premier abord, les maisonnettes en briques rouges non terminées ou à moitié détruites, le trafic et la potentielle délinquance ne nous ont pas donné envie de nous y éterniser. Nous avions lu dans les guides et nous l’avons lu à l’aéroport, qu’il faut être particulièrement vigilent à Lima, notamment quand on prend un taxi. Il y aurait apparemment des faux taxis qui au mieux vous font payer le double, au pire vous déposent dans une ruelle pour vous voler. Pour nous rendre à notre hôtel, nous avons donc pris un taxi accrédité par l’aéroport et contrôlé par la sécurité. Pas très rassurant sur le coup. Au final, on ne sait pas à quel point la menace est réelle et à quel point les compagnies de taxi dites "officielles" en joue pour nous faire payer plus cher un service dit sécurisé.

Bref, une fois nos devoirs faits, nous sommes donc montés dans le premier bus en direction de Huaraz, une ville de 100 000 habitants située à 3 000 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes. Après 10h de bus où nous avons traversé des paysages désertiques puis aperçu, dans le fond de la vallée, nos premiers pics enneigés, nous sommes arrivés comme des fleurs à 3 000 mètres dans une ville plus que développée. Les infrastructures péruviennes sont bluffantes pour le niveau de développement du pays et son relief plus qu’accidenté. Les bus sont ultra conforts et les routes comme neuves. En comparaison avec le Népal, l’écart de développement des infrastructures est plus que gigantesque.


A Huaraz nous avons donc rechaussé nos chaussures de randonnées. Objectif : dépasser enfin les 4500 m d’altitude ! Le tremblement de terre au Népal, nous en avait empêchés. Il était temps de prendre notre revanche. Et en partant de 3 000 m c’était plus facile ! Mais pour cela, il nous fallait d'abord nous acclimater convenablement. Nous venions de Lima et donc du niveau 0. Interdiction de partir directement sur un trek de plusieurs jours, car il ne faut pas rigoler avec le mal d’altitude. La première journée à Huaraz nous avons été nous balader dans les environs et été admirer de haut la ville, à 3500 d’altitude, sur les bords du lac de Wilcacocha, un des nombreux lacs d’altitude de la Cordillère des Andes. Rapidement en montant, on s’est senti étonnamment essoufflés. Mais on s’est vite rassurés en se disant que ce n’était pas parce qu’on faisait moins de sport mais à cause de l’altitude !!! En tout cas, on a été étonnés d’avoir aussi chaud à cette altitude là en journée comme en soirée. Certes le soir, on ne sortait pas en T-shirt, mais un petit pull suffisait. La région de Huaraz bénéficie d'un microclimat apportant un printemps perpétuel plus qu'agréable.


Le lendemain, nous avons poursuivi notre entrainement d’acclimatation en partant en tour organisé à la Laguna 69, un autre lac d’altitude mais cette fois-ci à 4 600 mètres ! Bon certes, un mini-bus nous a déposés à 3 900 mètres, mais il nous restait quand même 700 mètres de dénivelé positif à grimper. La montée étant en pente assez douce, et le chemin facile, après 2h30 de marche, nous sommes arrivés sans trop de mal au pied du lac. A cette altitude, quand le soleil est là et qu’on grimpe, il fait vraiment chaud. Mon petit pantalon de randonnée d'été et un T-shirt étaient largement suffisants. Par contre, le soleil s’est malheureusement caché quand nous avons atteint le lac et malgré nos doudounes, on a dû s'empresser de dévorer nos pique-niques pour redescendre au plus vite.


NB : Au Pérou, on s’est rendu compte qu’il était souvent quasiment aussi économique de partir en tour organisé que de se rendre sur les sites par ses propres moyens. Pour cette excursion, nous nous sommes donc fait guider ! Nous avons eu juste avant à faire le tour des agences pour avoir le meilleur prix.

Laguna 69 – Excursion à la journée à 30 soles par personne (soit 8,5€) incluant le guide et le transport – Agence Romero.

Après deux sessions sportives, il était temps de faire une pause culturelle. Le Pérou regorge de sites incas mais aussi de merveilles pré-incas. Nous sommes donc partis, à nouveau en tour organisé, en direction du site de Chavin de Huantar. C’est un ancien temple Moche, une des civilisations pré-incas qui ont fortement marqué le Pérou. Il fut construit entre 1500 et 300 av. J-C. Nous y avons admiré les anciennes places de cérémonies mais surtout les souterrains qui n’ont pas été restaurés. Malgré les nombreux tremblements de terre qui ont eu lieu depuis 3000 ans, malgré les intempéries et tempêtes, on peut toujours descendre à 3 étages sous terre et admirer l’architecture de ces galeries. C'est assez incroyable. A l’époque, seule une poignée d’élus y pénétraient, une fois qu’une décoction à base de cactus (le cactus San Pedro) les avait mis en transe. Ils pouvaient alors convenablement rendre hommage à leurs dieux.



Chavin de Huantar – Excursion à la journée à 30 soles par personne (soit 8,5€) incluant le guide et le transport – Agence Romero.

Après 3 bonnes journées d’acclimatation, nous étions donc prêts pour partir vadrouiller dans les montagnes. A nouveau en tour organisé, nous sommes partis marcher 4 jours dans la Cordillère Blanche. Mais avant ça, on a finalisé notre benchmark des Polleria de Huaraz. Les Polleria se sont des restaurants qui ne servent que du poulet rôti avec des frites. C’est à coup sûr une spécialité locale, car il y en a à tous les coins de rue ! Et, après 6 mois à manger principalement du riz, on ne s’est pas fait prier pour faire une cure de frites ! La patate au Pérou, c’est un incontournable. Il faut dire aussi que le Pérou recèle d'une multitude de variétés différentes. Et c’est un incontournable surtout de l’Amérique du Sud, car c'est de la Cordillère des Andes qu'elle est originaire. Ce n'est qu'à la fin du 16ème qu'elle a été introduite en Europe par les conquistadors espagnols et qu'à la fin du 18ème siècle qu'elle a atterri dans les assiettes des Français, grâce à Mr Parmentier et à sa croisade pour nous faire manger des patates !!

Avant de partir, nous avons aussi fait une overdose de fruits frais. Si en Asie on a mangé beaucoup de fruits dont certains inconnus, et bien au Pérou c’est encore plus le paradis des fruits. Il y a les fruits de chez nous (pommes, raisons, fraises, oranges etc.), des fruits exotiques (fruits de la passion, papayes etc.) et pleins de fruits inédits dont on ne connait pas bien encore les noms ! C’est simple, à côté d’une Polleria, il y a une Fruteria (ie un marchand de fruits) ! On a l’embarras du choix et à des prix défiants toute concurrence (1,2€ le kilo de fraises ; 1€ le kilo de raisins ; 1,3€ le kilo de fruits de la passion). Bref à ces prix-là, on ne s'est pas privé !!!

Bien repus, nous avons fait notre petit baluchon pour 4 jours et avons rejoint notre groupe de marche composé de nouveau-zélandais, anglais et allemands et de mules ! Car cette fois-ci, ce n'est pas nous qui avons porté nos sacs !

Jour 1 : 5h de marche – Cashapampa (2 900 m) => Llamacorral (3 760 m)

Après 3h de mini-van, nous avons rejoint la vallée de Santa Cruz que nous avons tranquillement commencé à remonter, le long du Rio Santa. Le soleil nous a suivis toute la journée. Arrivés à 3 760 mètres, notre campement (déjà monté) nous attendait. On a découvert alors avec joie qu’on avait bien une tente pour nous deux et des vrais duvets qui avaient l’air chaud. Nous avions lu avant sur des blogs que le matériel prêté n’était pas toujours à la hauteur par rapport à ce que les agences annonçaient. En tout cas, nous, on est bien tombé. Après un petit goûter, et une toilette plus que vite faite vu que l’eau de la rivière devait être autour de 5°C, il ne nous restait plus qu’à admirer les sommets qui nous entouraient. La grandeur et majesté des montagnes nous a rappelés férocement le Népal. Après un dîner copieux, et bien qu'il ne soit que 18h, nous nous sommes jetés dans notre tente. Il fait nuit encore plus tôt dans les montagnes et les températures chutent vite. J’ai enfilé tous les vêtements de mon sac et me suis recroquevillée dans mon sac de couchage. Pas sûr que les 3 prochaines nuits soient les meilleures du voyage….


Jour 2 : 5h de marche - Llamacorral (3760 m) => Taullipampa (4250 m)

5h40. Il est l’heure de se lever. On n'avait pas une grande journée de marche devant nous, mais après quasiment 11h passé sous la tente à essayer de trouver une position confortable, de la chaleur et le sommeil, on n'était pas mécontent de se lever ! Une nouvelle journée de remontée dans la vallée nous attendait. Cette fois-ci nous avons recroisé des lacs d'altitude et aperçu les premiers hauts sommets de la vallée, culminant à plus de 6 000 mètres. Une fois arrivés à notre campement nous avons aussi pu admirer la célèbre montagne Paramount, celle qui a inspiré William Wadsworth Hodkinson lorsqu'il a créé le logo de la société de production ! cf. les deux dernières photos.



Jour 3 : 8h de marche - Taullipampa (4 250 m) => Paria (3 700m)

Ce fut la grosse journée de marche de notre trek. Il nous fallait en effet monter jusqu'à 4 750 mètres pour passer de l'autre côté de la vallée et redescendre jusqu'à notre campement. Nous avons eu beaucoup de chance avec le temps, car la vue à 4 750 mètres était bien dégagée. Nous avons donc pu nous prélasser au sommet le temps d'une pause chocolat et admirer chacun des deux côtés de la vallée. Au passage nous avons croisé notre premier lama sauvage !! Mais il a été malheureusement trop craintif pour qu'on puisse faire un selfy avec lui.


Jour 4 : 2h de marche - Paria (3 700 m) => Vaqueria (3 600 m)

Après trois jours de montée, il ne nous restait plus qu'à redescendre vers le village de Vaqueria où notre camionnette nous attendait. De retour à Huaraz nous avons récupéré nos affaires que nous avions laissées à notre hôtel, pris une douche (après 4 jours de marche, ça faisait du bien), puis nous nous sommes dirigés vers la station de bus. A 21h un bus de nuit direction Trujillo nous attendait. Ce ne fut pas encore notre meilleure nuit car nous sommes arrivés à 5h du matin à Trujillo, mais au moins on a gagné un jour de visite !

Trek de Santa Cruz – 4 jours / 3 nuits – 300 soles par personne tout inclus sauf l'entrée du parc (soit 85€) : matériel (tente, duvet, matelas) ; transport ; guide ; nourriture & les ânes ! L'entrée du parc national Huascaran est à 65 soles (~17€).

Agence : Romero. Mais à noter que l’agence que vous prenez n’influence que sur le prix de vente du trek, et en rien sur la prestation. Les agences ne sont que des revendeurs, et dans notre troupe, personne n’avait acheté ses billets au même endroit, ni au même prix !

Bon plan hotêl :
A Huaraz nous nous sommes trouvés un très bon petit hôtel en plein centre ville à deux pas du marché, à 30 soles (8,5€) la nuit pour une chambre lit double, salle de bain commune (mais eau chaude) et un réseau wifi convenable qu'on captait dans la chambre.
Hospedaje Central - Jr. Julian de Morales 321 - Mcdo. Central Huarupampa

2 commentaires:

  1. Hello les voyageurs ! Vous me rappelez des bons souvenirs. J'avais adoré l'étape à Huaraz. Allez à Chiclayo pour voir le musée des tombes royales de Sipan ; ça peut se faire de Trujillo en partant avec le 1er bus et en revenant avec le dernier (4h par trajet).
    Goûtez les papas à la huancaina, une sauce jaune délicieuse, et le pisco sour, un must !!
    Par contre, attention comme vous l'avez bien vu à Lima, mais aussi dans le sud touristique. Le Pérou reste le pays de l'Amérique de Sud où je me suis sentie le moins en sécurité et c'était chaud plusieurs fois (attention à Puno, dans les bus autour de Juliaca, Arequipa)... là-bas ils volent même les gros sacs de la soute du bus !
    Bonne route en Amérique du Sud !
     

     
     

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    1. Hello Anne !
      Ça fait plus de 3 semaines que nous sommes au Pérou, et on adore. Y'a tellement de chose à faire que pour l'instant on a fait que la partie nord. On a décidé de zappé chiclayo car il y a tant de chose à faire qu'on a sélectionné. On a. Fait trujillo, Cajamarca, chachapoyas, yurimaguas. À chaque villes/région ses choses à voir. Maintenant c'est le sud vers ou nous allons.
      Pour l'instant pas de ressenti d'insécurité dans le pays (hormis l'arrivé à Lima; grandement du au guides lu avant de venir). On fera gaff dans le sud!
      Biz
      Au plaisir!

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